A partir d'aujourd'hui 1er juillet, les allocations familiales sont réduites pour environ 485.000 ménages qui perdront en moyenne 127 euros par mois. Le Figaro a beau illustrer son article d'une photo de la famille Le Quesnoy dans le film "La vie est un long fleuve tranquille", la réalité se montre beaucoup moins caricaturale, car ce manque à gagner que vont ressentir ces familles au quotidien, allié à l'augmentation de leurs impôts par le biais du plafonnement du quotient familial, se répercutera forcément sur le reste de la population. Ces économies à court terme obligeront les familles concernées à modifier leur fonctionnement budgétaire et à diminuer leurs dépenses, ce qui aura forcément un impact sur le reste de la société, sans compter l'injustice que représente l'éviction des bénéfices d'un système que ces familles sont les premières à financer. Ou comment tuer la poule aux œufs d'or.
"La moitié des perdants de ces réformes sont au dessus de 2130 euros par mois de revenu et concentrent 86% des pertes financières totales. De nombreux ménages paieront non seulement plus d'impôts sur le revenu, via l'abaissement du plafond du quotient familial, mais percevront de surcroît moins d'allocations familiales. En d'autres termes, l'État les taxe plus et leur donne moins. «Certes, ces couples sont en capacité d'élever des enfants sans aide publique. Le problème repose sur le fait que l'on impose un effort toujours plus grand à ces familles, tout en les éloignant davantage des bénéfices du système qu'elles contribuent à financer directement, et indirectement par le biais de leurs enfants (financement des retraites entre autres)», regrette Jean-Philippe Delsol, avocat fiscaliste et président de l'Institut de recherches économiques et fiscales (Iref)."[…]