Le Monde Magazine consacre un dossier à la communication vaticane, avec notamment Greg Burke, 52 ans, conseiller en communication au Vatican. Installé à Rome
depuis vingt ans, natif du Missouri,
diplômé de la faculté de
journalisme de l’université Columbia,
ancien correspondant
pour Time Magazine et Fox
News, numéraire de l’Opus Dei
ayant fait voeu de célibat, il a longtemps
partagé la vie des accrédités
de la salle de presse du Vatican, suivi les voyages du pape, les audiences
et les angélus. Souriant, il appelle ses anciens confrères par leur prénom. Il déclare au Monde :
"Le
Saint-Siège s’adresse à deux publics : un public planétaire en tant
qu’Etat dont les positions sont attendues et écoutées ; et un autre
composé de plus d’un milliard de catholiques. Je m’occupe
de communication globale dans le premier cas et de communication
interne dans le second.""Le pape n’a pas besoin de conseiller au sens propre du terme.
Il ne s’intéresse pas aux sondages. Il est le seul chef d’Etat qui n’a
pas à se soucier de sa réélection ni à vanter son bilan économique.
Sa préoccupation n’est pas son image. C’est l’Eglise, les fidèles.""Mon travail consiste à aider les responsables de la curie à prendre conscience qu’en matière de communication, le
contexte dans lequel est produit le message est aussi important que le
message lui-même. Si j’avais été au service
du Vatican le jour où le pape a fait sa déclaration sur le préservatif,
je n’aurais pas pu l’en empêcher, mais j’aurais essayé d’élaborer une
stratégie de communication plus offensive, en mettant en avant tout
ce que l’Eglise fait en Afrique contre la propagation du sida et les
soins qu’elle dispense aux malades.""J’ai mis du temps à accepter ce poste.
J’ai dit non deux fois. Je ne voulais pas lâcher mon boulot de
journaliste et la liberté qui va avec. Avant de travailler ici, je ne
portais pas tous les jours une cravate. J’ai un contrat à durée déterminée
d’un an. Je ne sais pas si on me proposera de le reconduire.
Mais je suis sûr que ce poste sera de plus en plus indispensable."
c
Poste indispensable, ben voyons! Enfin si cela lui fait plaisir de le croire.
Ce n’est pas le message en lui même du Pape qui gêne, c’est la présence de l’Église romaine, de son unité, de son identité unique, sous la houlette de Pierre.
Le travail de personnes comme ce Greg Burke c’est de diffuser le message du Pape et pas de réfléchir au contexte qui sera toujours contraire à l’Église. Si ce n’était pas le cas cela voudrait dire que le message n’est pas le bon et qu’il s’est accommodé de l’air du temps.
Un exemple tout simplement, l’emploi du mot “péché”, un mot quasiment gommé des allocutions de nos prélats (tout au moins en France), tout particulièrement en ce moment et par rapport aux comportements de certaines personnes. Le péché aurait il disparu ou est ce que le monde veut que le mot ne soit plus employé? Comment peut-on essayer de se rapprocher du chemin qui conduit vers Dieu si personne ne dit quel est ce chemin?
Antoine
Bonne nouvelle. La communication n’est pas un vilain mot lorsqu’elle est au service de la vérité et la charité.
Antoine
@c : vous mélangez les notions en assimilant la communication du saint siège avec sa caricature, la dénaturation du message de l’Eglise. C’est à éviter absolument bien sur. Mais là n’est pas l’enjeu. Il s’agit d’inculturation. Tous les saints missionnaires et grands prêcheurs ont travaillé à développer ce talent. Faire en sorte que le message de l’Eglise soit diffusé, entendu, compris le mieux possible, par le plus grand nombre. Saint Maximilien Kolbe avait su s’entourer d’une équipe formidable pour que beaucoup apprennent à aimer la Vierge Marie.
Jusqu’à présent ce talent était celui des saints missionnaires et prêcheurs, et non pas du pape et de Rome dont le rôle était dans la gouvernance de l’Eglise et la doctrine.
Les circonstances du monde actuel conduisent les papes à devenir, eux aussi, des saints missionnaires et prêcheurs. Avec un enjeu encore plus large : le monde entier.
Cela demande de faire fructifier de nouveaux talents.
Et le résultat sera peut-être similaire à ceux des saints missionnaires : le plus souvent l’échec apparent, le martyre parfois, les fruits toujours.
Monique T.
A propos de la déclaration du Pape dans l’avion, ce dernier a bien insisté sur l’engagement de l’Eglise auprès des malades du sida. Comment le conseiller peut-il prétendre que ce point a été omis par le Pape?
Marie (pas mon homonyme)
Merci à Antoine de recadrer la réaction un peu “étroite” de C.
C’est pénible de constater que certains catholiques “tradis” sont incapables de s’ouvrir à la nouveauté et restent crispés dès qu’il s’agit de s’adapter au monde réel. Ce raidissement stérile est bien sûr à l’opposé de l’attitude de ceux qui sont partis,partent et partiront évangéliser le monde.
Intéressé
Les vœux, dans l’Église, correspondent à une situation juridique bien précise. Les membres de l’Opus Dei, numéraire et surnuméraire, ont les même droits et obligations qui ne peuvent pas s’assimiler, juridiquement à des vœux. Le célibat des numéraires est une conséquences de leur disponibilité et non d’un statut résultant d’un vœu ou d’un serment. Par conséquent le terme de ” vœux” dans le texte est faux et trompeur. Il serait juste de le retirer. Cordialement.
qi
Merci Antoine et Marie (“C’est pénible de constater que certains catholiques “tradis” sont incapables de s’ouvrir à la nouveauté et restent crispés dès qu’il s’agit de s’adapter au monde réel. Ce raidissement stérile est bien sûr à l’opposé de l’attitude de ceux qui sont partis,partent et partiront évangéliser le monde.”)