De Jean-Pierre Maugendre, président de Renaissance catholique :
"Le 18 mai 1291, la ville fortifiée de Saint-Jean-d’Acre, ultime port croisé ayant résisté aux assauts des Mamelouks, tombait sous les assauts des troupes du sultan Al Ashraf Khalil. Cette chute marquait la fin de l’aventure des croisades en Orient. Parmi les nombreuses victimes se trouvait le patriarche latin de Jérusalem, Nicolas de Hannappes, religieux dominicain originaire des Ardennes. Pendant toute la durée du siège il avait été héroïque, soutenant le courage et l’ardeur des combattants. À l’heure de la fin, il avait embarqué à bord d’un navire mais, ne pouvant se résoudre à abandonner ses ouailles à leur triste sort, il avait exigé que l’on continuât d’accueillir à bord de son embarcation les fidèles qui fuyaient la ville assiégée. Le vaisseau surchargé finit par sombrer, entraînant dans l’abîme et la mort son équipage, les passagers et le patriarche lui-même.
Est-il incongru d’observer que le patriarche, ainsi mu par une compassion aussi puissante que désordonnée, n’avait fait, concrètement, qu’ajouter du malheur au drame en cours ? Quelles leçons tirer de ce tragique événement ? [Lire la suite]