De Jean Cochet dans Présent :
"Durant ce week-end de la Pentecôte, la télévision aura assuré la promotion du trotskisme sous tous ses aspects. Que ce soit celui de la secte Lutte ouvrière, qui célébrait sa fête annuelle en son château de Presles, dans le Val-d’Oise, et dont on a longuement entendu pour l’occasion les prêches anticapitalistes de sa grande prêtresse vieillissante, Arlette Laguiller. Ou mieux encore, parce que plus dans le vent – celui des médias en attendant celui de l’Histoire –, la secte LCR, dont l’apparition de son jeune gourou Olivier Besancenot –, sous l’influence du grand gourou aux cheveux blancs Alain Krivine – à l‘émission télévisée « Vivement dimanche », a été considéré comme une sorte d‘événement national. C’est l’une des fameuses exceptions françaises : quatre-vingt-dix ans après octobre 1917, dix-huit ans après l’effondrement de l’Union soviétique, les groupuscules trotskistes jouissent toujours en France, et même plus jamais, de la faveur des médias, et de la sympathie d’une très large partie de la classe intellectuelle. […]
Nicolas Sarkozy […] rêve en effet de réanimer une forte extrême gauche en France pour gêner électoralement le parti socialiste. De remplacer en quelque sorte les lénino-staliniens passés aux poubelles de l’Histoire par les lénino-trotskistes qui en sortiraient enfin. Et il est vrai qu’avec l’aide des médias – où les trotskistes pullulent –, le talentueux bonimenteur Besancenot peut trouver dans la France d’aujourd’hui une vaste clientèle parmi les déclassés et les laissés-pour-compte toujours plus nombreux d’une mondialisation aux effets dévastateurs."