L’État de New York est devenu samedi 31 décembre le sixième État américain à légaliser le compostage humain, après autorisation du gouverneur démocrate Kathy Hochul.
Le corps est placé dans un conteneur semi-ouvert. Il est entouré de copeaux de bois, de luzerne ou de paille, ce qui favorise l’action des microbes. La boîte dans lequel se situe le corps est reliée à un système de chauffage, de ventilation et de climatisation, permettant aux bactéries de «travailler» dans les meilleures conditions. Trente jours après, le contenu de la boîte est analysé et les os restant brisés. Encore trente jours plus tard, les restes se trouvant dans le conteneur sont rendus à la famille. Cela peut être utilisé pour planter des fleurs, des légumes ou des arbres.
En France, ce procédé reste interdit.
Marie d’Armagnac commente sur Boulevard Voltaire :
Ne reste à l’homme que sa dimension purement matérielle : la personne que l’on a chérie est ravalée et réduite à un matériau bon pour le compost. Le matérialisme est ici poussé à l’extrême : la dépouille n’a plus qu’une fonction purement utilitariste – Marx y verrait l’achèvement de son idéologie -, elle est démonétisée. Avec cette pratique disparait, évidemment, toute la grandeur d’une civilisation qui sait rendre hommage aux morts, qui connaît l’importance d’une sépulture digne et pour qui toute personne est unique, donc précieuse. Depuis les origines, la grandeur et le raffinement d’une civilisation se mesurent à l’aune du soin apporté aux petits, aux anciens, aux morts. Avec ce « compost humain », exit la piété filiale : où se recueillir, maintenant ? Devant son potager ? Exit, aussi, le fil qui relie les morts et les vivants, la mémoire vive des premiers entretenue par les seconds.
Collapsus
Quelle différence entre l’incinération et le compostage ? Le dernier n’est pas plus choquant que le premier. La réduction en cendres ou en compost tient de la même négation de l’âme, du même mépris de l’humain devenu inutile et de la même barbarisation de notre civilisation finissante.
Faliocha
Oui, je suis de votre avis, l’incinération étant de surcroît extrêmement violente. On se demande comment des peuples descendus aussi bas pourront réapprendre la civilisation ! C’est à rapprocher du tatouage, réservé autrefois aux galériens et aux condamnés, et qui aujourd’hui touche tous les milieux, même chrétiens hélas. Qui se souvient que cela a été interdit par un pape (son nom m’échappe à l’instant), sous peine de péché grave : mutilation d’un corps qui ne nous appartient pas, nous n’en sommes que locataires…et pour en revenir aux morts, les détails sur l’élimination du squelette font frémir !
Montalte
On faisait bien des savons à Auschwitz. Déjà de l’économie circulaire