Lu dans Tocqueville magazine du 30 août, le bulletin de Michel de Poncins :
"Depuis des décennies s'est développée l'idée folle de mesurer la richesse des nations : c'est la comptabilité nationale qui inflige aux populations la ruine par son existence même. Elle se résume, avec des travaux absolument gigantesques dans chaque pays, à une pyramide de chiffres dont le sommet est le mythique PIB : les gens seraient plus riches si le PIB augmente et encore plus s'il augmente dans son rapport à la population. Sur cette base, avec tous les dédales de la pyramide, les politiques organisent leur pouvoir quasi totalitaire et manipulent une foule de compteurs devant prétendument agir sur la chimère du PIB : ils renouvellent ainsi inlassablement leurs promesses de lendemains qui ne chanteront jamais. […] Les thuriféraires de la chimère se rendent bien compte d'ailleurs de la vanité de ces travaux. Estimant dans certains pays que les chiffres sortis par leurs bureaux ne leur conviennent pas malgré toutes les manipulations, ils rêvent d'un autre indice : il existe déjà l'indice du développement humain ou IDH et il s'ajouterait le « Bonheur National Brut » ; si ces nouvelles chimères continuent à grandir, il faudra un ministre du bonheur traquant le bonheur partout alors que d'autres chassent le PIB lequel se dérobe comme dans un mirage.
Pourquoi la mensongère comptabilité nationale ruine-t-elle les populations du monde entier ? Il y a au moins deux réponses.
La première est son coût absolument extravagant : immensité des statistiques exigées non seulement des entreprises mais aussi des particuliers, services pléthoriques dans tous les pays, idem au niveau des organisations internationales. Personne de sensé ne pourra jamais calculer ce coût tellement il dépasse l'imagination. Il appauvrit massivement les gens par les impôts ou l'endettement nécessaires.
Un deuxième facteur s'ajoute : c'est l'intervention des politiques déjà signalée. Agissant comme d'habitude selon leur bon plaisir ils prennent des décisions arbitraires dans le cadre d'une comptabilité pourrie. Ils saccagent ainsi littéralement la richesse générale. La fable internationale des prétendus plans de relance en est une manifestation récente et désastreuse. Un des dommages collatéraux de la chimère de la comptabilité nationale est, grâce à la propagande et à l'éducation nationale, la confiance que les gens finissent par accorder à la chimère ; ils célèbrent même les politiques qui la manipulent. Ce n'est pas le cas unique dans l'histoire, bien au contraire, où les victimes adorent les responsables de leurs malheurs."
Jean Theis
On est donc atteint du syndrome de Stockholm.
Merci à Michel de Poncins qui nous dévoile toutes ces fumisteries, fêtes et parlottes.
pg
Relire le si intelligent livre d’Henri POURRAT, ”L’homme à la bêche”, qui développe une critique ”chrétienne” de la religion moderne du chiffre.