C’est dans Présent d’hier qu’on l’a appris, mais le texte a été enregistré à l’Assemblée à la mi-mars : une soixantaine de députés ont déposé une proposition de loi visant à instituer le 9 novembre (anniversaire de la Chute du Mur) une "journée d’hommage aux victimes des régimes communistes". On trouvera ici le texte de la proposition et la liste des signataires, emmenés par l’UMP Bruno Gilles.
L’exposé des motifs justifie :
Le grand public est encore très peu conscient des crimes commis par les régimes communistes totalitaires. À cela, il y a plusieurs raisons. Jamais les crimes commis au nom du communisme n’ont fait l’objet d’enquêtes ou de condamnations internationales, contrairement à ce qui a été le cas pour les crimes commis par l’autre régime totalitaire du XXe siècle, le nazisme.
[…] Alors que des victimes des régimes communistes ou des membres de leurs familles sont encore en vie, il n’est pas trop tard pour leur accorder la reconnaissance de leurs souffrances.
Le texte fait explicitement référence au texte adopté par l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe en dernier.
La proposition a été renvoyée en commission, et ne débouchera probablement pas. Il reste que l’idée fait son chemin, notamment par l’action d’hommes politiques d’Europe centrale et orientale à l’intérieur du PPE.
orzonval
J’essaye d’être cohérent avec moi-même. Je me suis toujours opposé aux lois mémorielles, aux condamnations symboliques qui donnent bonne conscience à bon compte et à la béatification des victimes, d’où découle tout droit la concurrence victimaire tragique à laquelle nous assistons aujourd’hui. Je m’oppose donc à cette nouvelle proposition de loi, aussi inepte que les précédentes. Comme on dit ici en Angleterre, two wrongs do not make a right. Dix non plus, d’ailleurs.
Anonyme
y a-t-il eu un écho auprès du PCF?
Seb
Oui à cette loi qui marginalisera et stigmatisera tous les communistes français !
svenhought
J’approuve entièrement le commentaire d’ “Orzonval”.
Le communisme n’a pas besoin d’une loi pour être discrédité, il s’est déjà discrédité lui-même.
Il faudrait aussi que le champ du législatif soit de nouveau restreint à ce qu’il doit être, le catalogue des règles de la cité.
Les Français ne peuvent-ils plus penser par eux-mêmes ? Va-t-on faire des lois pour dire ce qu’est la bonne cuisine, la bonne littérature, la bonne musique ? Tout cela est stupide et montre bien que nous vivons dans une société qui accepte le totalitarisme comme allant de soi.
C’est bien triste !
Jean-Paul de Paris
Le communisme a perdu mais le troskisme a gagné!
Jutte
La CGT tient tout : les transports, les médias, l’éducation (sic), elle peut en 24 heures paralyser la France… Ce n’est pas ce qui s’appelle perdre.
Dans les esprits, le communisme a toujours quelque chose d’humain, de presque charitable, c’est effarant mais c’est ainsi.
C’est si facile de jouer sur le registre du ressenti, de l’émotion, et non des faits qui, eux, sont implacables.
Seb
“Le communisme n’a pas besoin d’une loi pour être discrédité, il s’est déjà discrédité lui-même.”
Pas en france en tout cas, un nombre élevé de personne croit encore à cette idéologie et cela constitue toujours une menace pour la France.
Robert
Pas de loi mémorielle ou sur l’histoire, je suis d’accord.
Mais comme le rappellent bien quelques posts ici, le communisme ce n’est pas de l’histoire, c’est encore très présent, très actuel.
Le communisme a encore plein – parfois exclusif – droit de cité dans nos écoles, nos universités, à la télévision publique, dans la presse etc. C’est tout cela qu’il faut “discréditer”, disqualifier, ce que le 9 novembre n’a absolument pas fait, en France en tous cas.