Un homme, en garde à vue depuis lundi, a reconnu avoir tué à coups de couteau et de tournevis la joggeuse disparue, après avoir tenté de la violer, et a mené les policiers jusqu'à son corps dans la forêt. La jeune femme, âgée d'une trentaine d'années, avait disparu dimanche, alors qu'elle effectuait son jogging.
Le suspect avait déjà été condamné à 10 ans de réclusion pour le viol d'une autre joggeuse, et avait été libéré en 2009 après avoir purgé près de 4 ans de cette peine.
Le juge des libertés (en fait, le juge d'application des peines) qui a remis ce criminel en liberté sera-t-il poursuivi ?
Denis Merlin
Il me semble qu’au lieu du juge des libertés, il s’agit du juge de l’application des peines (compétent après condamnation, le juge de la liberté est compétent avant en matière de détention “provisoire”.)
Cyrano
“Le juge des libertés (en fait, le juge d’application des peines) qui a remis ce criminel en liberté sera-t-il poursuivi ?”
La famille de la jogeuse ne peut-elle pas effectuer ce genre de poursuite à l’encontre du juge en question?
Motif: mise en danger de la vie d’autrui.
Sinon, n’y a t’il pas moyen de retrouver les noms de ces juges, afin de faire des statistiques, et cibler le laxisme outrancier de certains?
Jean Chavagneux
De grâce renseignez vous sur le droit avant de balancer des critiques ! Vous semblez oublier que le “JLD” statue sur la détention provisoire et en aucun cas sur la situation d’un condamné, lequel est suivi par le “juge de l’application des peines”. Par ailleurs je vous rappelle que l’intéressé avait été condamné à dix ans d’emprisonnement par un jury populaire de la cour d’assises… Ce qui signifie qu’il devait de toute façon sortir prochainement de détention. Vous pouvez bien sûr critiquer le principe des libérations conditionnelles. Sachez toutefois (puisque vous vous piquez de pénologie) que les sorties dites “sèches” (c.a.d sans aménagement) sont des causes fréquentes de récidive. N’importe quel avocat pénaliste vous le dira, à défaut de magistrat. La libération conditionnelle permet en effet de suivre de façon serrée un condamné, bien au delà de l’expiration de sa peine. Vous avez le droit de contester tout cela mais en ce cas je vous suggère de 1) vous en prendre au politique qui a supprimé la peine de mort et pas prévu la détention à perpétuité 2) cesser de faire le jeu démagogique de N. Sarkozy en vous en prenant au juge. Sachez que celui-ci avec toutes ses erreurs reste un rempart de l’ordre. A moins que vous ne soyez nostalgique des comités de salut publique?
[J’ai précisé qu’il s’agissait du juge d’application des peines.
– Je ne vois pas en quoi s’en prendre aux juges, qui maintiennent René Galinier en détention mais relachent les violeurs, revient à faire le jeu de NS. Les juges sont aussi des personnes responsables (ou censées l’être) et il est certainement irresponsable d’incriminer sans cesse la loi. Le juge rempart de l’ordre, les Français y croient de moins en moins. Regardez sur ce blog toutes les décisions de justice scandaleuses.
– sur le problème de la peine de mort, ce blog y revient plus souvent que vous ne semblez le savoir. Faites une recherche.
MJ]
Soleil Xavier
Recherches faites sur votre blog, vous parlez essentiellement de la “culture de mort”, non de la peine de mort, acte judiciaire, abolie en 1981, ni de son rétablissement, possible et souhaitable.
[Et pourtant, c’est un sujet récurrent sur ce blog :
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2007/06/la_peine_de_mor.html#tp
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2006/02/de_la_peine_de__1.html#tp
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2009/08/la-peine-de-mort-dans-lhistoire-du-christianisme.html#tp
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2009/09/et-si-on-parlait-de-la-peine-de-mort.html#tp
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2007/02/dclaration_du_s.html#tp
Denis Merlin
Comme le “tarif” (habituel, pas dans la loi) pour un viol simple est 6 ans, on peut supposer à bon droit que s’il avait été condamné à 10 ans, c’était pour un viol aggravé.
Selon le Compendium (403), la peine a non seulement pour objet (entre autres) de réparer le trouble à l’ordre public, mais encore d’assurer la sécurité publique.
10 ans de prison, c’est 10 ans de tranquillité publique.
http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/justpeace/documents/rc_pc_justpeace_doc_20060526_compendio-dott-soc_fr.html
Pour la nouvelle victime, c’est le repos éternel.
RIP
Denis Merlin
“À l’exception de certaines mesures (réduction de peine et permission de sortie), les décisions du JAP sont rendues après avis du représentant de l’administration pénitentiaire et à l’issue d’un débat contradictoire tenu en chambre du conseil au cours duquel le procureur, le condamné et son avocat sont entendus.”
A contrario j’en déduis que le juge prend seul ses décisions concernant les réductions de peine. Il n’a personne à consulter.
http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/justice/personnel-judiciaire/juges/qu-est-ce-qu-juge-application-peines.html
Jean Chavagneux
– Non c’est inexact : tout d’abord il ne faut pas confondre “réduction de peine” et “aménagement de peine”. Dans le premier cas on retire au condamné une partie de ce qui lui reste à accomplir selon ses efforts de réinsertion. Dans le deuxième cas il s’agit de libérer quelqu’un immédiatement au vu de ses efforts de réinsertion. En ce cas le juge statue avec plus d’éléments et notamment des expertises psychiatriques. Dans tous les cas il ne statue JAMAIS seul.
– 6 ans la peine moyenne pour un viol? Sans doute dans une cour d’assise parisienne car celles-ci sont plus clémentes qu’en province. En tout état de cause, que ce soit six ou dix ans il faut bien envisager la sortie à un moment ou un autre. Le mieux est de la préparer et de suivre le condamné. Je regrette que l’auteur du blog ne m’ait pas répondu sur le fond et se soit contenté d’en appeler à la responsabilité des juges (encore une fois c’est un jury populaire, c’est à dire vous et moi qui a condamné à 10 ans) Il faudrait que le politique prenne ses responsabilités et introduise enfin un débat sur la perpétuité réelle. On peut taper sur les juges mais c’est très stérile car ceux-ci sont limités par la loi (et ce depuis la révolution de 1789)!
[Sur le fond, la loi change tout le temps. Bien sûr, il faut rétablir la peine de mort et la perpétuité réelle. Mais cela n’exonère pas les juges de leur responsabilité. En aucun cas. Surtout celui qui permet la libération conditionnelle. MJ]
lama12
En lisant les commentaires de ce blog, nous comprenons que, “aménagement de peine”, est un terme poli, pour dire “”réduction de peine”.
Quant à la réinsertion (?) d’un condamné pour viol, pourquoi ne pas attendre pour s’en occuper sérieusement, qu’il ait fini sa peine ?
Dans le cas dramatique dont il est question dans ce blog, il s’est produit en fin du week-end de la braderie de Lille.Qui aurait pu “surveiller ” un criminel en puissance, alors que 1,5 à 2 millions de personnes ont déambulé dans les rues de Lille pendant deux jours ?
HB
J’adore les commentaires des intellectuels de la Justice!
Quoi qu’ils puissent dire, quels que soient les mots savants et les sophismes employés, la réalité reste simple, simpliste diront ces beaux parleurs:
Sans les juges, beaucoup d’innocentes victimes de récidiviste seraient encore en vie!
De fait, la Justice ne nous protège pas, elle facilite l’assassinat des innocents et mets les pauvres septuagénaires en prison.
Non seulement la police ne nous protège pas mais la loi démocratique nous interdit de nous défendre!
Dans la logique républicaine, laissez-vous assassiné, et ensuite vous pouvez porter plainte!
En conclusion, j’affirme préférer être un hors la loi honnête et vivant après avoir tué pour me défendre, plutôt que respectueux de la loi, mort!
Avis aux amateurs!
VD
On peut envisager de libérer des criminels ayant purgé leur peine seulement si l’on peut raisonnablement garantir qu’ils ne récidiveront pas. Concrètment, comment fait-on ? Quelles solutions sont humainement acceptables ?
Robert Marchenoir
Vous ne comprenez pas. C’est la faute à la pauvreté.
La preuve : il a dû avoir recours à un tournevis pour tuer sa victime.
Robert Marchenoir
“Il ne faut pas confondre ‘réduction de peine’ et ‘aménagement de peine’. Dans le premier cas on retire au condamné une partie de ce qui lui reste à accomplir selon ses efforts de réinsertion. Dans le deuxième cas il s’agit de libérer quelqu’un immédiatement au vu de ses efforts de réinsertion.”
J’ai beau lire et relire cette phrase, je n’y comprends rien.
Une bonne justice, c’est aussi une justice que tout le monde peut comprendre.
Koltchak91120
Il ne faut pas perdre de vue que nos contemporains sont incapables d’appréhender le mal occupés qu’ils sont à penser que la prison est avant tout un lieu destiné à l’amendement des détenus alors que son rôle est avant tout celui d’un lieu où l’on met ceux qui peuvent nuire à la société.
Denis Merlin
“réduction de peine” = une partie de la peine est supprimée.
“aménagement de peine” = la peine est “aménagée”, c’est-à-dire par exemple permission de sortie mais avec obligation de réintégrer la prison le soir ou le week-end.
@ VD,
Il est impossible de prévoir la non-récidive. Dans le cas présent, le condamné était très bien réinséré, très gentil, très docile, voici un an qu’il travaillait dans les “resto du coeur” où il était apprécié. Il allait régulièrement voir son psychiatre comme cela lui était prescrit etc.
Il a prétendu avoir eu une pulsion irrépressible de viol et de meurtre pour expliquer son acte. Il reste, selon le procureur, assez confus dans ses explications. Les aveux et la coopération avec les forces de l’ordre pour retrouver le cadavre, dénotent le type de criminel qu’il est.
La psychologie, la psychiatrie travaillent sur l’homme et sa liberté. Or la liberté et son mésusage font partie de l’homme. Il ne faut pas surinvestir dans ces sciences.
Une peine longue et par conséquent pénible, c’est aussi de la psychologie. Bodein l’assassin de Jeanne-Marie et des autres jeunes filles était aussi un détenu modèle, gentil, docile, travailleur, repenti etc.
Je maintiens que le juge de l’application des peines prend sa décision seul (il a bien évidemment un dossier, mais sa décision, il la prend seul). Or il est souvent jeune et inexpérimenté. Un jury populaire pourrait apporter du bon sens au milieu de cet attirail psycho-sociologique dont on connaît les limites nécessaires (liberté humaine). Le juge de l’application des peines est une sorte de technocrate, isolé du peuple qui prend sa décision sur dossier.
Pour les criminels sexuels on pourrait imaginer de contrôler si l’individu est toujours un client des l'”industrie” pornographique. Ce serait un élément à prendre en compte. Il faudra bien un jour établir les corrélations qui existent entre les notions de criminels sexuels et clients de la pornographie. On pourrait aussi lutter contre les images indécentes, notamment à la télévision et dans les films non-pornographiques, mais cela est un autre aspect de la lutte contre la criminalité “sexuelle”, aspect qui est “tabou”, pour l’instant.
lama12
Il faut écouter l’avis de la précédente victime diffusé à la radio ce matin ; si le juge l’avait pris en considération, par l’intermédiaire de son avocat, avant d’accepter une demande de mise en liberté conditionnelle du détenu, il ne l’aurait certainement pas signée.
Jean Chavagneux
On a le droit de ne pas aimer la technique juridique et d’avoir un avis sur tout mais il faut être rigoureux dans ses attaques sinon on a aucune crédibilité. Je maintiens : le juge de l’application des peines prend sa décision après avoir écouté l’avis de l’administration pénitentiaire et du procureur de la République (dans tous les cas) Parfois la loi lui impose de recueillir l’avis de la victime. (pour certains aménagements de peine)Ce qu’il fait naturellement. En tout les cas il ne statue JAMAIS seul mais au vu de ces avis. Je rappelle par ailleurs aux amateurs de jurys populaires que c’est un JURY, c’est à dire neuf citoyens comme vous et moi qui a prononcé les 10 ans de réclusion criminel initiaux. Maintenant on peut taper sur le juge de l’application des peines ; ça fait du bien et ça permet de se rassurer mais concrètement ça ne fait rien avancer. Il est urgent de réfléchir à POURQUOI il n’avait été condamné qu’à dix années. Il y a dans ce pays (comme dans le reste de l’Europe) une vraie érosion des peines criminelles. Il faut demander et re-demander des peines de perpétuité réelle et enfin débattre de la peine de mort. Discourir sur le juge est bien vain au regard de ces enjeux.
Denis Merlin
Apparemment, le Juge n’avait pas consulté la victime sur la réduction de peine de cet individu, du moins elle se plaint de n’avoir absolument pas compté dans la décision car elle connaissait bien la dangerosité de ce criminel.
Le jury populaire avait condamné la personne à 10 ans (mais il n’avait pas tué), le juge technocrate l’avait réduit à 4 ans. Moins de la moitié en matière criminelle gravissime ! C’est du très, très hard discount. Une voiture neuve vaut 10 000 €, vous la payez 4 000 €, c’est à un recéleur, non ? En tous cas, vous aurez des difficultés à expliquer que le prix vous a paru normal.
Quant à la perpétuité réelle, je suis tout à fait d’accord. “Lasciate ogni speranza voi ch’entrate.”, “Abandonnez toute espérance, vous qui entrez.”
senex
Ceci devrait tout de même inciter toutes les personnes, “jeunes et fort dévêtues qui “joggent”ou font du stop seules dans les bois et autres lieux isolés.Vivant en “brousse”j’en vois tous les jours et suis effaré de leur inconscience.Des mesures de prudence élémentaire sont indispensables à la campagne où on dit malicieusement “rent’ tes poules, j’ sors mon coq”Sortez à plusieurs ou avec un “vrai” chien.Pas un yorkshire…Ne prenez pas toujours le même itinéraire.ETC ..Sachez qu’un violeur porte toujours son arme sur lui, même en prison….et au tribunal…Prudence en ces temps de folie..
Arwen
@”Senex”: ce qui m’effare, moi, c’est le nombre de malades ou simplement de personnes animés de mauvaises intentions qui se promènent en liberté….
Prudence, certes, mais trop de prudence devient facilement une entrave à notre liberté.