Les chercheuses Veronika Kushtanina et Virginie Vinel, respectivement sociologue et anthropologue spécialistes de la famille, des âges de la vie et des soins au Laboratoire de sociologie et d’anthropologie (LaSA) de l’université de Bourgogne Franche-Comté, se sont penchées sur les effets du confinement.
Du 15 avril au 10 mai, elles ont diffusé un questionnaire sur des pages Facebook consacrées au confinement et par les réseaux universitaires, afin de sonder les configurations créées à cette occasion et d’interroger les solidarités au sein des foyers.
Plusieurs tendances se dégagent. La première est celle d’un recours au regroupement familial. Ainsi, 48,4 % des répondants qui vivaient seuls avant le confinement ont choisi de se confiner en couple ou avec leur famille. Alors qu’un tiers des répondants vivaient seuls avant, ils n’étaient plus que 16 % pendant la période.
Les deux chercheuses ont interrogé les motivations de celles et ceux qui ont quitté leur logement pour en rejoindre un autre. La peur de se retrouver seul figure en tête, et s’accompagne souvent du désir d’affronter avec ses proches un contexte anxiogène.
Autre enseignement : les relations à l’intérieur du foyer sont restées globalement stables. La famille semble avoir rempli durant ces quelques semaines un rôle de solidarité. Virginie Vinel souligne :
« Les personnes identifiées comme les plus vulnérables ont été protégées par les autres. On le voit aussi avec la famille hors du logement. »
Une attention qui s’est traduite par des appels téléphoniques accrus pour prendre des nouvelles, d’aller faire les courses pour les parents âgés, des moments de partage avec les enfants de la famille…
Ce n’est pas pour rien que la famille est appelée la cellule de base de la société.