A l’occasion de la Conférence annuelle de la famille organisée aujourd’hui à l’Hôtel Matignon, une série de mesures a été annoncée (voir le post de Michel) : une nouvelle option de congé parental disponible à partir du troisième enfant; le doublement du crédit d’impôts pour la garde d’enfants hors du domicile; l’élargissement du champ, et de la diffusion, de la carte famille nombreuse; un assouplissement du congé de présence parentale auprès d’un enfant handicapé; enfin la fourniture de filtres sous contrôle parental avec les abonnements à l’internet.
L’AP donne quelques réactions, dont celle de Ségolène Royal : "Dans cette conférence de la famille, il n’y a rien sur l’augmentation des prestations familiales, or en deux ans elles ont augmenté de 2% alors que les charges familiales -loyer compris- ont augmenté de plus de 7%."
D’autres réactions sont très contrastées, y compris parmi les catholiques.
Christine Boutin se réjouissait hier des "avancées" de cette conférence, notamment sur le congé parental et l’internet :
Il apparaît évident qu’il s’agit de mesures qui vont dans le bon sens bien qu’elles ne sauraient résorber à elles seules le déficit démographique de la France. Ces améliorations même si elles demeurent marginales, visent à mieux accompagner le désir d’enfants des familles et constituent un vrai progrès.
Pour les AFC, très enthousiastes, la conférence a levé "le ‘tabou’ démographique.’ La CNAFC revendique en particulier la paternité du projet d’extension de la carte famille nombreuse.
Réagissant, avant la conférence, aux propositions, Familles de France en voulait davantage :
Familles de France pourrait accueillir favorablement la proposition d’un congé parental plus court et mieux indemnisé « optionnel ». Cependant, Familles de France aurait souhaité une ouverture de ce droit dès le premier enfant. De plus, le choix d’un forfait de 750 euros plutôt qu’une somme proportionnelle au salaire avec un plancher de 700 euros et un plafond de 1000 euros limite un peu plus le nombre de bénéficiaires déjà particulièrement diminué par l’ouverture du droit au 3ème enfant. Enfin, Familles de France désire que des mesures de protection et de reconnaissance soient prises à l’encontre du parent en congé parental durant 3 années : des droits propres à la retraite, à l’assurance maladie et la mise en place d’un véritable plan de formation de retour à l’emploi. (…)
Dès avant la conférence encore, la plus critique des associations familiales était l’Union des Familles en Europe : elle dénonce le changement de l’ordre du jour, qui devait porter sur les familles pauvres, et déplore que seules soient "invitées à la conférence les associations familiales largement subventionnées."
Dans Présent de mardi, enfin, Rémi Fontaine citait un communiqué du démographe Jean Legrand, pour qui l’objectif de ces mesures n’est pas d’aider les familles mais d’inciter les mères à reprendre plus vite un emploi :
"Sous prétexte de l’adapter en offrant à titre optionnel un congé raccourci à un an et mieux rémunéré (…), l’offensive du lobby hostile aux mères au foyer et qui n’accepte pas qu’une femme s’éloigne durant trois ans du marché du travail est sur le point de parvenir à ses fins."