Selon la version des autorités françaises, Nicolas Sarkozy aurait amené les autres européens aux positions qu’il avait défendues pendant sa campagne. Le Figaro rapporte :
On insiste […] à l’Élysée sur le rôle précurseur de Nicolas Sarkozy, dès février 2006, à Berlin, puis à Bruxelles, en septembre, pour proposer un traité simplifié (d’abord qualifié de "minitraité"), aujourd’hui reconnu « par la plupart des membres de l’UE comme le seul moyen de relancer l’Europe ».
Mais le quotidien évoque comme un doute quant à cette revendication de paternité :
À la veille du sommet, les observateurs bruxellois faisaient toutefois valoir que le « projet de mandat sur la Conférence intergouvernementale » (chargée de rédiger le nouveau traité, NDLR) de la présidence allemande, document fouillé et complexe de 11 pages, n’a guère l’allure à première vue d’un "traité simplifié", terme qui d’ailleurs n’y figure pas.
Pour Paul-Marie Coûteaux (dans VA), les partenaires de l’UE sont surpris de la docilité française vis-à-vis d’un texte qui reprend la substance du défunt projet de constitution :
[L]a présidence allemande n’en espérait pas autant : "On ne s’attendait pas à une France si conciliante !" s’extasie le ministre allemand Steinmeier. […] [E]n assurant qu’il n’y aurait pas de Constitution européenne, M. Sarkozy a fort habilement joué sur les mots…
Pour l’eurodéputé souverainiste, la France s’est ralliée au "camp maximaliste", celui qui
…entend garder la Constitution telle qu’elle est, à peu de chose près ; on remplacerait le mot Constitution par “traité institutionnel”, on supprimerait du “texte Giscard” la référence à ce qui est déjà acquis, l’hymne, le drapeau, la supériorité du droit européen sur le droit national, ainsi que les éléments programmatiques que ses mécanismes supranationaux permettront de faire passer ultérieurement sans qu’il y ait lieu d’en débattre.
Paul-Marie Coûteaux cite un rapport adopté à une large majorité par le Parlement de l’UE il y a deux semaines, réaffirmant "son engagement à faire aboutir le processus constitutionnel en cours, sur la base du contenu de la Constitution, le cas échéant sous une présentation différente".
Add. : 20 minutes met en ligne le texte présumé (pdf) du "mandat" de la CIG.
cosaque
Nuances sur la “docilité française” :
Docilité des hommes politiques et des médias.
Pas du peuple !
senex
Là encore, les gens n’y verront que du bleu…
Christus Regnat
Nous avons une preuve de plus de l’inanité démocratique ! Votez, votez, votez : nous ferons le reste ! Et le reste n’a absolument rien à voir avec la volonté des électeurs qui restent les éternels dindons de la farce…
Jusques à quand ?
xango
même Hubert Védrine a dit que les peuples ne voulaient pas de l’Europe fédérale totalitaire mais d’une Europe des Nations
michel
On s’étonne d’une abstention importante aux élections.
Les politiciens ne tiennent pas compte de notre vote.
GRAFF
Il n’y a rien d’étonnant, tout ça on le savait en voyant Sarko arriver au pouvoir. 53 % des français ont voté pour lui ou contre Royal ce qui est la même chose. On l’avait dit, ses discours patriotiques de dernière minute sentaient le mensonge. On ne change pas en quelques tours de passe-passe. Maintenant il faut assumer. Les français ne comprendront que lorsque leurs gamelles seront vides, toutes les gamelles, mais aujourd’hui il y en a encore de bien pleines. Alors l’Europe ma pov’dame…..