Dès avant-hier, il n’était pas dupe des psychodrames (notamment polonais) qui ont caché les vrais enjeux du Conseil européen :
La réunion de famille qui se tient à Bruxelles sous le nom de sommet européen n’a qu’un seul but : éviter partout le référendum […]. Il est significatif qu’il se tienne quelques jours à peine après la fin du cycle électoral en France : on attendait que le peuple français n’ait plus la parole pour que ses "représentants" puissent dire Oui là il avait dit Non […].
Derrière les habituels jeux de rôle et opérations de dramatisation de dernière minute, il est probable que les Vingt-Sept parviendront à un accord, dégageant les grandes lignes d’une Constitution remaquillée, quitte à consentir à la Grande-Bretagne des dérogations, comme d’habitude, et des amodiations, délais ou compensations financières à quelques autres récalcitrants. Le prétendu "traité simplifié" reprendra l’essentiel des dispositions institutionnelles du titre un du traité rejeté, assurant définitivement la supranationalité. Il est évident que les quarante domaines passant à la majorité permettront d’adopter ensuite sans débat toutes les politiques imprudemment inscrites dans le projet Giscard – qu’il s’agisse des services publics, de la fiscalité, des droits sociaux, et d’autres.
Le député français au Parlement de l’UE ajoute que "faire accepter pareille Constitution bis sans référendum est une supercherie".