La position de l’ancien dirigeant de Solidarnosc sur la Constitution européenne était jusqu’ici assez tortueuse. Il déclarait en février :
"La Constitution, telle qu’aujourd’hui, n’est pas bonne. Mais pour l’améliorer, il faut être dedans, il faut commencer par quelque chose" […] "Il faut donc adopter la Constitution et ensuite faire en sorte que ses éléments qui sont inacceptables puissent être améliorés.
Le rejet de la Constitution au référendum serait fatale", a-t-il affirmé.
Adopter la Constitution pour l’ "améliorer" plus tard n’a jamais semblé être une position raisonnable : tout amendement aurait requis l’unanimité des 25 signataires. Autant dire que les "éléments inacceptables" seraient restés.
Mais Walesa se range maintenant dans le camp du "non" et complimente les Français. Présent d’aujourd’hui cite une interview récente dans le quotidien gratuit 20 Minutes :
"J’étais content que la France rejette la Constitution, même si la Pologne et moi-même étions pour le oui. […] Nous, nous voulions l’adopter et la corriger tout de suite. Mais la France a eu le courage de dire non. Il faut la changer maintenant, pas après. Un jour, on la remerciera parce qu’elle a sauvé l’honneur et les perspectives de l’Europe."
On pourrait accuser Walesa de rejoindre le camp du "non" après la bataille : il n’en est rien, car la bataille n’est pas terminée. La Constitution est "toujours d’actualité" aux yeux de la Commission et de plusieurs gouvernements européens, qui parlent ouvertement d’en relancer le processus de ratification en 2006.