Les Britanniques ne devraient pas se prononcer sur la Constitution européenne, le ministre des Affaires étrangères Jack Straw devant annoncer le gel du référendum cet après-midi à la Chambre des communes. Sur le plan intérieur, cela évite une défaite cuisante au Premier ministre Tony Blair : un sondage publié vendredi par The Sun montre que le camp du non rassemble 72% en Grande-Bretagne, contre 57% avant les référendums français et néerlandais.
A dix jours du Conseil européen de Bruxelles et à trois semaines du début de la présidence britannique de l’UE le 1er juillet, la décision de Londres agace ses partenaires européens. La plupart se sont prononcés pour la poursuite de la ratification, comme le président de la Commission européenne Barroso, hostile à toute "décision unilatérale" d’un Etat membre. Samedi soir, le chancelier allemand Schröder et le président français Chirac, soucieux d’affirmer l’"unité de vue" du couple franco-allemand affaibli par la crise, ont à nouveau demandé la poursuite de cette ratification.
Richard Whitman, responsable du programme européen au Royal Institute of International Affairs à Londres pense qu’"il est probable que la décision britannique de suspendre sa ratification provoquera une petite avalanche de pays qui feront de même". Déjà, le Danemark, le Portugal et l’Irlande l’ont laissé entendre.