Dans Le Figaro, Alain-Gérard Slama explique en quoi la fronde contre la lecture de la lettre de Guy Môquet n’est pas uniquement mue par un réflexe "anti-Sarkozy" :
"[F]orce est de constater que la protestation des historiens va très au-delà du réflexe corporatiste et de l’antisarkozysme sans nuances, dont, faute de fusible primo-ministériel, le conseiller spécial du président, Henri Guaino, présent à Blois, fait actuellement les frais. Les historiens ont raison en effet de rappeler, une fois de plus, que la loi n’a pas à dire comment doit s’écrire l’histoire, sous peine de tomber dans le piège totalitaire de l’histoire officielle. […]
De même, les historiens ont raison de rappeler que l’invocation du drame de Guy Môquet ne peut pas être aussi clairement instrumentalisée dans le sens d’une réhabilitation de l’histoire nationale que ne le souhaitent les promoteurs de cette journée. Le jeune militant communiste a en effet été arrêté, à l’origine, par la police française en octobre 1940, comme militant du PCF clandestin dissous en 1939 après le pacte germano-soviétique. […] Guy Môquet lui-même était trop jeune pour s’être détaché de la « ligne » stalinienne, qui, loin de s’identifier à la cause de la liberté, n’avait engagé le PCF dans la Résistance qu’après l’agression nazie sur le front russe, en juin 1941."