Recteur des collèges jésuites du Caire, le père Henri Boulad, estime le temps venu de "la clarté, de la sortie de l’ambiguité" avec l’islam "face à la poussée de l’intégrisme musulman". Ce catholique égyptien, né à Alexandrie en 1931, considère que le propos de Benoit XVI sur l’islam n’était pas "pur hasard" et pourrait inaugurer "un dialogue plus vrai et franc" :
"Si faute il y a eu de la part du Pape, elle pourrait être heureuse: c’est une felix culpa", [expression de Saint Augustin sur le caractère salvateur du péché originel].
Dans son bureau, il estime aujourd’hui que "nous ne sommes qu’au commencement de l’épreuve". Pour lui, l’islamisme "reflète l’essence même d’un islam figé, comme un poussin dans un oeuf. C’est un type de totalitarisme de la pensée".
"Il n’avait pas besoin de cette référence, mais elle reflète bien sa volonté de clarifier ce qui sépare l’islam et le christianisme sur ces questions fondamentales".
Benoit XVI "connaît assez bien" la théologie musulmane
"pour dire que l’islam est indissociable de la politique et d’un projet global de société. […] Le propos du Pape obligera chacun à sortir ce qu’il a sur le coeur, sans faux-semblants. […] Quand on dit que l’islam est une religion de tolérance, j’en attends les preuves, et constate surtout que dans les 57 pays à majorité musulmane, il n’y a pas de liberté religieuse. […] Cela le pape le sait : il est très lucide, et sans illusions sur la réciprocité religieuse, ou plutôt son absence".
Pour le père Boulad, le "courant massif est celui de l’islamisation de la société" :
"On voile les filles de plus en plus jeunes, et la poussée de l’intégrisme se poursuit, avec une radicalisation des esprits".
Il y a une "schizophrénie musulmane", à l’égard de la femme, "objet de convoitise et d’interdit".
"L’Islam est–il réformable ? c’est toute la question, et je souhaite de tout coeur qu’il s’adapte à une époque pluraliste dans des Etats où le temporel et le spirituel sont séparés. Aujourd’hui, le monde arabe s’est emparé du modernisme, c’est-à-dire l’écorce de la modernité, avec ses techniques et produits, mais il ne pourra indéfiniment résister à la modernité, qui passe par la pensée critique".
hb
Dans le lien que vous mettez sur le Père Boulad, il est dit:
“il est d’avis qu’il est nécessaire de réaménager les dogmes de l’Eglise”
Que doit-on comprendre?
Comment réaménager des dogmes, sans en changer le sens réel?
Je ne connais rien de ce père.
Je ne sais pas qui il est ni ce qu’il pense.