Le ministre suisse Christoph Blocher, figure de proue de l’UDC, a été écarté du gouvernement lors de sa réélection par le parlement, malgré sa victoire aux élections législatives d’octobre dernier. Il a obtenu 115 voix sur 246, contre 125 à Eveline Widmer-Schlumpf, une membre de son parti, qui n’était pas candidate. Mme Widmer-Schlumpf pourrait refuser son élection, ce qui obligerait à organiser un nouveau scrutin.
Le ministre sortant a fait les frais d’une alliance surprise entre la gauche et les centristes du Parti démocrate-chrétien (PDC). La majorité des députés se sont mis d’accord en secret pour apporter leurs voix à Mme Widmer-Schlumpf, considérée comme une modérée de l’UDC. L’UDC, dont M. Blocher est l’homme fort, a conforté son statut de premier parti de Suisse lors de l’élection législative du 21 octobre, avec 29% des voix : elle est arrivée loin devant la deuxième formation du pays, le parti socialiste, qui a obtenu moins de 20% des suffrages.
L’UDC a averti qu’elle se retirerait entièrement du gouvernement si M. Blocher était écarté, menaçant ainsi de "passer à l’opposition". Dans le système helvétique de démocratie semi-directe, cela signifie que l’UDC pourrait bloquer les décisions du gouvernement en déclenchant des référendums d’initiative populaire.