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Pays : Etats-Unis

Cour suprême : mort du juge pro-vie Antonin Scalia

Antonin Scalia, juge à la Cour Suprême des Etats-Unis, opposé à l'avortement, est décédé samedi à 79 ans, déclenchant une bataille entre le président démocrate Barack Obama et le Congrès républicain pour lui trouver un successeur, en pleine campagne pour les primaires.

La Cour Suprême est la plus haute instance judiciaire des États-Unis. Elle se compose de neuf sages nommés à vie parmi lesquels on note 4 conservateurs et 4 progressistes et un dernier tangent (le catholique Anthony Kennedy).

  • Unknown-57John G. Roberts Jr. nommé par George W. Bush
  • Anthony Kennedy nommé par Ronald Reagan
  • Clarence Thomas nommé par George H. W. Bush
  • Ruth Bader Ginsburg nommé par Bill Clinton
  • Stephen Breyer nommé par Bill Clinton
  • Samuel Alito nommé par George W. Bush
  • Sonia Sotomayor nommée par Barack Obama
  • Elena Kagan nommée par Barack Obama

La Cour suprême a acquis, au cours des dernières décennies, un pouvoir exorbitant, et unique en Occident, sur l'évolution de la société américaine. C'est notamment elle qui a imposé aux 50 Etats la légalisation de l'avortement en 1973, dans le fameux arrêt Roe vs Wade. La composition de cette cour est donc l'un des enjeux les plus importants de la politique américaine. Les juges y sont désignés par le Président, et doivent être "confirmés" par le Sénat.

La disparition de ce catholique connu des lecteurs du Salon Beige, nommé il y a 30 ans par le président républicain Ronald Reagan, va peser sur la campagne pour l'élection présidentielle du 8 novembre. La tradition du GOP (parti Républicain) est d'acquiescer aux désignations à la Cour Suprême de présidents Démocrates (l'inverse n'est pas vrai). Le remplacement de Scalia est pour eux l'occasion de briser cette mauvaise habitude. Dans le contexte actuel, si un sénateur ou candidat à la présidentielle GOP fait mine d'approuver un candidat d'Obama, il perdra la primaire. Aujourd'hui, le GOP semble vouloir l'épreuve de force pour que la nomination du successeur de Scalia soit faite par le prochain président.

Barack Obama vient de faire savoir qu'il s'est engagé à «remplir (ses) responsabilités constitutionnelles» pour désigner un successeur au juge Scalia. Ce serait sa 3e nomination, une façon de faire pencher la Cour Suprême clairement à gauche. Lors d'un débat télévisé samedi soir, tous les candidats à l'investiture républicaine en vue de la présidentielle de novembre ont appelé le Sénat à bloquer toute nomination par Barack Obama d'un nouveau juge à la Cour suprême.

Le chef de la majorité républicaine au Sénat Mitch McConnell avait averti qu'il reviendrait au prochain locataire de la Maison-Blanche de désigner un remplaçant. À ses yeux, «le peuple américain doit avoir son mot à dire dans le choix du prochain juge de la Cour suprême» et «cette vacance ne doit pas être remplie avant que nous n'ayons un nouveau président». Au contraire, son opposant au Sénat, le démocrate Harry Reid, a réclamé une nomination «tout de suite».

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