Où l'on en vient à se demander si une crèche de Noël est encore un "emblème religieux" ou un "élément de décoration" :
"C'est la question qui a été posée mardi à la cour administrative d'appel de Nantes, qui examinait l'appel du conseil départemental de la Vendée. Celui-ci avait été condamné, fin 2014, pour avoir implicitement refusé d'enlever la crèche qu'il avait installée dans son hall d'entrée. Les premiers juges avaient donné raison, à l'époque, à la Fédération de la Libre Pensée de Vendée, une association de «défense de la liberté de conscience», pour qui cette crèche chrétienne était une entorse à la loi de séparation de l'Église et de l'État. Cette tradition avait pourtant été instaurée il y a une vingtaine d'années, après l'élection de Philippe de Villiers (MPF) au conseil général et poursuivie par son successeur Bruno Retailleau, actuel président du groupe Les Républicains au Sénat, sans que cela ne fasse l'objet de polémiques locales.
En appel, à Nantes, le rapporteur public – dont les avis sont souvent suivis par les juges – a ainsi parlé d'une «crèche ordinaire», sans caractère ostentatoire et «isolée» dans le hall de l'Hôtel du Département, «d'une banalité presque surprenante». «Aujourd'hui, l'achat d'une crèche dépasse le simple acte de foi: Noël est désormais une fête associée à la famille, au sens large», a poursuivi le magistrat dans ses conclusions. «Elle est aussi peu connotée religieusement que la galette des rois de l'Élysée.» Il a donc demandé l'annulation du jugement du tribunal administratif de Nantes."
Le jugement sera rendu dans un mois.