Sens Commun réagit au Vade Mecum de l’association des maires de France, présidée par François Baroin, qui demande aux maires de bannir les crèches de leurs mairies et qualifie d’entorse à la laïcité le « soutien apporté à des manifestations considérées comme traditionnelles (processions, tromenies, baptêmes de navire, bénédiction de bâtiments…) ».
"De telles préconisations nous laissent sans voix : comment un tel document peut-il être publié après les évènements tragiques que nous venons de traverser ? Nos hommes politiques n’ont-ils donc à ce point rien compris ? Si les mesures sécuritaires menées par le gouvernement s’imposaient, le défi auquel nous sommes confrontés est aussi et surtout culturel. L’AMF l’aura perçu, sans doute, mais elle y apporte la plus désastreuse des réponses.
Si certains jeunes assoiffés de radicalité et d’absolu se tournent aujourd’hui vers l’islamisme, c’est précisément parce que nous avons renoncé à leur transmettre un modèle culturel fort auquel ils aient à cœur d’adhérer. Nous n’osons plus nous affirmer comme les héritiers d’une culture judéo-chrétienne. Comment s’étonner de voir notre civilisation rejetée alors que nous refusons nous-même de l’assumer, de l’aimer et de la défendre ?
Alors que notre modèle de société est attaqué, ce vade-mecum l’affaiblit plus encore en niant la réalité même de la culture et de l’identité de notre pays, tout en s’attaquant à des manifestations souvent constitutives de notre folklore et du lien social de nos villes et de nos villages. Oui, la laïcité doit permettre à chacun de vivre ses convictions. Mais elle n’a pas pour but d’éradiquer tout sentiment et toute connotation religieuse de notre quotidien ! Les maires sont aujourd’hui les élus les plus proches et les plus appréciés des Français. Ancrés dans le réel, ils savent l’importance de ces symboles pour leurs administrés. C’est pourquoi nous les appelons à s’opposer fermement à ce vade-mecum et à continuer à faire rayonner dans leur commune et au-delà les traditions et les trésors de notre culture."
L'un des moyens de s'y opposer, c'est de mettre une crèche dans la mairie ou dans un lieu public : une crèche pour tous !