Éric Didio, fondateur de CredoFunding, répond à L'Homme Nouveau :
"Vous avez monté un organisme de financement chrétien : considérez-vous qu’il existe une manière «chrétienne» de récolter de l'argent ?
Techniquement, il n’y a pas de manière plus ou moins chrétienne de récolter de l’argent, cela relève d’une démarche professionnelle et intègre au service des projets chrétiens, grâce à des outils numériques modernes ; mais cette démarche est également un chemin de foi au contact des belles rencontres que nous faisons. Notre principe est de mettre directement en relation, sans autre intermédiaire que nous, les porteurs de projets, qui peuvent ainsi les exposer aux yeux de la communauté chrétienne. Notre objectif était d’avoir un lieu d’échanges dédié à cette communauté, pour que les projets ne se retrouvent pas sur des plateformes inadaptées, et qui permette de créer des synergies entre les projets : les donateurs peuvent découvrir de nouvelles causes intéressantes, puisque les projets sont tous réunis au même endroit, d’autant plus que nous leur apportons un gage de qualité et de concrétisation qui rassure les contributeurs.
Pouvez-vous développer le concept de financement participatif et ses avantages ?
Ce mode de procéder est exclusivement sur internet, et consiste dans la mise en relation de porteurs de projets qui ont de bonnes idées, mais pas assez d'argent pour qu’ils aboutissent, et de donateurs qui les aident. Ceux-ci viennent de leur entourage proche, ou de partout ailleurs. Ils peuvent découvrir les projets grâce à nos moyens de communication.
Il y a vraiment ici une notion de collecte, et de communication, car certaines personnes, sans pour autant donner de l'argent, sont sensibilisées et relayent les projets sur les réseaux sociaux, en parlant de l'Église ! Un tiers du trafic et des dons se passe sur Facebook : cela nous permet d'aller «dans les périphéries», comme dirait le Pape.
Est-ce que cela fonctionne comme prévu ?
Les résultats sont largement significatifs ! Lorsque nous avons lancé la plateforme, il y a six mois, c’était un pari, mais les projets sont venus tout seuls, par bouche au oreille, et cela montre bien qu’il y avait une véritable attente. Cela n’aurait certainement pas fonctionné il y a trois ans, car le marché du «crowdfunding» (financement participatif) n’était pas assez conséquent. En revanche il double chaque année, et explose en France aujourd’hui. Je pense aussi que nous profitons du récent éveil des consciences : le fait d’avoir battu le pavé pendant la Manif Pour Tous a donné l’envie d’affirmer que nous existons, d’affirmer notre foi, et de montrer que nous ne sommes pas des «chrétiens de salon». […]"