Lu sur le blog d'Yves Daoudal :
"Après la première réaction d’enthousiasme des marchés saluant l’accord sur le fonds de garantie de la zone euro, le doute saisit les spécialistes et les décideurs. Car on se rend compte que sous les décisions prises, il n’y a rien. En tout cas rien qui ait été expliqué. Ainsi on ne nous dit pas comment on fait passer le fonds de garantie de 440 milliards à 1.000 milliards sans qu’un seul pays augmente sa contribution (réponse partielle : la Chine, mais ce n’est ni très clair ni très satisfaisant…). Et l’on ne sait absolument pas ce que vont faire les banques censées abandonner volontairement – sic – 50% de leurs créances sur la Grèce…
En arrivant à la réunion, le Premier ministre polonais Donal Tusk avait dit : « Tout le monde attend avec impatience les détails, mais ce n’est pas le diable qui est dans les détails, c’est l’enfer tout entier. » Et pour beaucoup d’observateurs c’est un bon résumé de l’accord qui a été conclu.
Papon
L’abandon “volontaire” de la moitié de leurs creances par les banques n’avait qu’un seul objectif: eviter le declenchement des CDS, invention diabolique de Mme.B.Masters.
l'anarcho
Moi je crois que la seule solution va être l’austérité des nations européennes… Je ne vois pas comment faire autrement… et même avec ça… comment rembourser nos dettes si n’avons point de croissance justement causé par l’austérité ?… C’est le serpent qui se mange la queue !…
HV
On sait tout de meme un certain nombre de choses – plutot inquietantes. Le principe du “leveraging”: le FESF va fonctionner comme une banque, avec un coefficient multiplicateur (de x3 a x5) entre ses fonds reels et ceux qu’il pourra engager. Le pb, c’est que c’est un mecanisme de contagion du risque. Pour bcp d’observateurs, ce mecanisme coutera son AAA a la France.
Qt aux banques, la decote est si j’ai bien compris de 50% sur la valeur nominale des creances, par leur valeur reelle.
HV
Mais ce qui est drole, c’est le desarroi des fonctionnaires europeens, un peu perdus devant ces “details” (qui sont en fait la substance de l’accord). http://twitter.com/#!/henrivedas/status/129537306737655809
lavandin
le fonds de garantie va etre, lui aussi, constitué d’emprunts, donc de nouvelles dettes……..souvenez vous des shadocks, il y a 40 ans
Manon
Papon, j’ai avancé dans le discernement de la dette, mais je ne sais pas ce qu’est le CDS. Pouvez-vous l’expliquer ? D’avance, merci.
senex
Message important pour vous /Vous avez gagné un superbe vase de haute époque bling-bling à remplir avec vos économies.bravo
YannH
Et que penser du futur MESF (mécanisme européen de stabilité finanière) qui sera mis en place en 2013 (après les élections française et allemande ?!?!). Outre une première cotisation de plus de 140.000.000.000 d’euros, l’article 9.3 prévoit que tout Etat “sollicité” financièrement devra s’exécuter dans les 8 ou 10 jours. Bref une injonction de payer. Et qui va-t-on “solliciter” ? La Roumanie, le Portugal, etc ? ….. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai l’impression que ce sera l’Allemagne ou la Françe….
HV
@Manon: je vous reponds sous reserve d’etre corrige par plus savant que moi…
Il s’agit des Credit Default Swaps, un produit jouant un role d’assurance contre un defaut de paiement sur des creances. En gros, la banque X prete a la Grece, et X s’assure contre le risque d’une defaillance grecque en achetant des CDS aupres d’un organisme financier emetteur.
Ds le debat sur les dettes souveraines ds l’eurozone, les eurocrates voulaient a tout prix que l’accord sur la Grece evite de declencher un paiement des CDS. Il fallait que la decote sur la dette grecque soit volontairement acceptee par les creanciers. Vu les rapports incestueux entre banques europeennes et les gouvernements, tout se negocie…
Les eurocrates veulent ainsi vider de sa substance le marche derive des CDS, qu’ils considerent comme destabilisant – ou trop revelateur de l’opinion des marches sur les perspectives de telle ou telle dette.
Ils ont en effet decredibilise les CDS – mais a quel prix? La reponse a ete donnee presque instantanement: si l’assurance sur un credit ne fonctionne plus, ce credit devient plus risque, donc plus cher – comme l’Italie en a fait l’experience : http://online.wsj.com/article/SB10001424052970203554104577003401844568884.html
On espere que les eurocrates sont contents d’avoir casse le thermometre – nul doute que cela fera cesser la fievre…