La France comptera bientôt plus d’enterrements que de naissances. Ce simple constat devrait engager des politiques familiales chocs, selon le père Danziec dans Valeurs Actuelles :
Bonjour vieillesse ! La moyenne d’âge de la population française n’a jamais été aussi élevée : 42,7 ans. Preuve de ce vieillissement, pour la première fois la majorité du corps électoral a plus de 60 ans. Comme il est loin le temps du règne de Louis XIV où, âgé de 35 ans, vous ne comptiez plus d’anciens vivants au-dessus de vous.
Depuis 2011, le nombre de naissance ne cesse en effet de diminuer en France. 2,8% en 2024, soit 15.758 nouveaux nés de moins par rapport à l’année précédente. Face à ce constat, comment ne pas reprendre le titre du roman de Françoise Sagan : Bonjour tristesse. Quoi de plus terne qu’un monde sans enfant, sans gribouillage, sans jeux de récréations, sans fraicheur et sans spontanéité ? Pas certain que si elles devaient sortir, les aventures du vieux boomer ait le même succès éditorial que celles du Petit Nicolas. Ne devrait-on répéter à l’envi qu’il faut aimer la vie ? « L’aimer même si le temps est assassin et qu’il emporte avec lui le rire des enfants » ? A quoi bon vivre du reste, si les éclats de joies enfantines tendent à disparaitre et ne participent plus du quotidien national !
« Quand l’Evangile met en valeur l’esprit d’enfance, le monde postmoderne réclame son extinction »
Dans toutes les civilisations, l’enfant a toujours été vu et considéré comme une bénédiction. A l’heure d’une nouvelle grossesse, les concernés annonçaient d’ailleurs autour d’eux qu’ils attendaient “un heureux événement”. La venue prochaine d’un petit d’homme donnait à se réjouir, féliciter, encourager, aider et réconforter. On mesure la décadence de notre monde, sa folie même, pour voir principalement dans l’enfant : une gêne, un obstacle ou un coupable. Une gêne car à force de perdre le fil avec un univers grouillant d’enfants – et donc de vie – le bébé qui fait du bruit est souvent vu comme un objet de nuisance que l’on pourrait interdire au même titre qu’une fumée gênante de cigarette. Un obstacle car lorsque le climat ambiant prône le privilège de soi-même, cultive le goût du confort et participe d’une fascination pour le bien-être, l’enfant devient d’abord aux yeux de la société hédoniste celui qui empêche le développement personnel. Un coupable enfin, car l’enfant est vu comme un polluant, non seulement qui coûte au portefeuille de ses parents mais qui nuit gravement à la santé de la planète. Quand l’Evangile ou Thérèse de Lisieux mettent en valeur l’esprit d’enfance, le monde postmoderne réclame son extinction.
Gabrielle Cluzel et Jean-Didier Lecaillon : duo gagnant pour la famille
L’effondrement des aides familiales sous le quinquennat François Hollande n’est pas la seule cause de la chute de la natalité. Il en serait davantage son symptôme. Le mal profond réside dans l’atmosphère culturelle d’une société occidentale sans boussole civilisationnelle et sans repères transcendantaux. Le directeur de la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol), Dominique Reynié, soulignait dans les colonnes du Figaro que la baisse de la natalité reflète, selon lui, « un désir empêché plutôt qu’un rejet de la parentalité ». Sans doute. Mais jusqu’à quand ? A l’occasion du Congrès National des Républicains qui s’est tenu hier, Bruno Retailleau affirmait durant son discours qu’il fallait en finir avec cette fameuse mentalité soixante-huitarde « qui a fait tant de mal ». Heureuses paroles ! Mais qui nécessitent instamment d’être suivies d’effets. Sans politique familiale audacieuse et enthousiaste, sans mise en valeur du rôle inestimable de la mère, les responsables politiques continueront de recourir au “coup d’état démographique” par le biais de politiques migratoires hasardeuses dont on ne voit que trop les résultats en matière d’intégration.
L’été arrivant, on pourra lire à profit deux ouvrages sur la famille, et notamment les avantages et charmes des familles nombreuses. Lire, comme toujours, de manière à mieux pointer du doigt les idées reçues et les raccourcies idélogiques. Le Yes Kids (Fayard) de Gabrielle Cluzel, d’abord. Avec sa plume roborative, la directrice de Boulevard Voltaire – et elle-même dynamique mère de famille – offre une réflexion pleine de vie sur la maternité. Elle y exprime, avec cœur et intelligence, sa colère de mère face aux nouveaux diktats de la famille. Dans un autre style, mais dont l’enjeu n’est pas moins capital, le livre de Jean-Didier Lecaillon La famille au cœur de l’économie (Salvator) rappelle le grand intérêt de la famille au service de la prospérité nationale. L’universitaire n’y mâche pas ses mots, fustigeant les responsables politiques qui ne voient dans la famille que le coût de l’investissement en oubliant ce qu’elle peut (r)apporter à la société, en tant que cellule de base de cette dernière.