Alors que l’Italie est dans l’incertitude, dans l’attente de probables élections anticipées, la ville de Naples vit une crise depuis plusieurs mois. Près d’une centaine de feu ont été allumés sur les tas d’ordures au cours du week-end des 26 et 27 janvier. L’armée est intervenue en centre-ville et des décharges provisoires ont été ouvertes. Mais les déchets continuent à s’entasser en banlieue et dans les communes de l’arrière-pays. Des manifestations et des barrages routiers, parfois violents, sont organisés pour s’opposer à la mise en place des dix sites d’enfouissement prévus par le plan du commissaire spécial Gianni De Gennaro. Ce dernier a reçu les pleins pouvoirs le 12 janvier.
L’archevêque de Naples, le cardinal Crescenzio Sepe a exhorté la ville :
"Relève-toi Naples. Personne ne peut se sentir innocent de la défiguration d’une ville qui n’a jamais été autant humiliée et mise en danger que ces derniers jours."
Son intervention a irrité le maire de Naples, Rosa Russo Iervolino (centre-gauche) :
"A chacun son métier. Que le cardinal fasse le cardinal."
Mais ce dernier, pour l’écrivain Erri De Luca,
"est aujourd’hui la seule autorité politique reconnue dans la cité".