De Priscille de Lassus, rédactrice en chef d’Histoire du Christianisme Magazine qui vient de sortir un hors-série complet sur ce sujet :
"Finalement, le plus gros décrochage historique concerne le général Gorostieta présenté comme un athée décomplexé qui adhère à la cause pour défendre les valeurs de la liberté religieuse et qui finit par se convertir au contact de ses compagnons.
Cette version hagiographique résulte d’une fausse légende, fort répandue, et c’est justement la diffusion du film aux États-Unis qui a permis de rétablir la vérité. Choquée par ce portrait, une descendante a communiqué au chercheur Jean Meyer dix-huit lettres inédites du miliaire à sa femme : elles montrent bien qu’il était un catholique convaincu dès le départ.
On pourra enfin regretter que la fin laisse croire au Happy end alors que les Arreglosconclus en juin 1929 entre l’État et l’Église ne sont ni une victoire ni une reddition mais bien une trêve entraînant la démobilisation forcée des cristeros. Certes, les catholiques peuvent de nouveau exercer leur culte mais leurs libertés restent toutes relatives avec notamment un strict contrôle du nombre de prêtres dans les États. Quant aux insurgés, ils font l’objet d’une véritable épuration dès qu’ils ont déposé les armes, malgré toutes les promesses du gouvernement."