L’ambassadeur cubain auprès du Saint-Siège, Raul Roa, a tenu samedi dernier à l’occasion des 70 ans de relations diplomatiques ininterrompues avec Cuba des propos scandaleux : le Vatican "a une vision plus large de l’histoire que l’Eglise catholique à Cuba. Quand je dis l’Eglise catholique à Cuba, je me réfère avant tout à la hiérarchie, parce qu’il faut faire une distinction. En général, les prêtres sont près du peuple ; en revanche, certains évêques sont bien plus près du peuple de Miami, des Cubains exilés".
"L’insinuation répétée de M. Roa selon laquelle l’Eglise à Cuba, à travers ses évêques, a toujours répondu aux puissances étrangères est totalement nouvelle et gratuite, c’est présomptueux et, de la bouche d’un ambassadeur de Cuba auprès du Saint-Siège, c’est en vérité outrageant", a répondu le cardinal Ortega, 68 ans, envoyé en "camp de travail" par les autorités communistes entre 1966 et 1968, deux ans après son ordination. "Nous sommes tous des évêques cubains qui aimons notre nation et, même si monsieur l’ambassadeur cherche à le nier, nous servons notre peuple, un point c’est tout".
Le Cardinal a ajouté que ces "déclarations envers l’Eglise" on pour but de "séparer l’Eglise de Cuba du Saint-Siège. Séparer les évêques entre ‘patriotes’ et pro-américains. Séparer les prêtres des évêques (…) C’est une vieille stratégie bien connue de nous autres". Diviser pour régner…