Cyrille Ier, élu hier Patriarche de Moscou, a pour devise «Annoncez de jour en jour le salut de notre Dieu». En 1984, ses prises de positions contre la guerre soviétique en Afghanistan lui ont valu d'être destitué. Il était alors depuis 10 ans recteur du séminaire et de l'académie de théologie de Leningrad, aujourd'hui Saint-Pétersbourg, où il s'était fait remarquer par son souci de traduire des théologiens catholiques et où il avait attiré un nombre croissant d'étudiants. 5 ans plus tard, il est nommé au poste clé de ministre des Affaires étrangères du patriarcat de Moscou, charge qu'il mènera d'une main de maître et sur tous les continents. Ce qui l'amènera à rencontrer un certain Joseph Ratzinger, à 5 reprises – dont 3 fois depuis que Benoît XVI a été élu pape.
Il fut un disciple du métropolite Nicodème, le principal artisan de la lente renaissance de l'Église russe à partir des années 1960. Autre influence décisive, l'enseignement de théologie reçu de l'archiprêtre Livery Voronov, qui a passé dix ans dans les camps staliniens. Celui à qui certaines tendances de l'orthodoxie reprochaient sa trop grande ouverture à l'Occident fustige la «pensée libérale laïque» :
"Nous voyons comment certaines églises protestantes reconnaissent les unions du même sexe, ordonnent aux ministères ecclésiaux des personnes vivant en couple homosexuel et ne condamnent pas l'avortement."
Le lobby gay lui en veut déjà… Il est également très prudent sur les adaptations théologiques et l'abandon du slavon, la langue liturgique (ce qui cautionne cette analyse). Homme de média, il anime une émission de télévision hebdomadaire nationale où il répond en direct aux téléspectateurs et a lancé le site Internet du patriarcat de Moscou. Il a en outre poussé l'Église orthodoxe à formuler un corps de doctrine sociale.
Sancenay
Vive l’Europe chrétienne de la pointe du Raz à L’oural! Telle est l’Europe de toujours.
jano
Décidément, la Russie a bien de la chance avec ses chefs de file.
Bravo!
Marie
oui enfin ça dépend quand même des chefs de file…
Cette élection est une grande joie qui va contribuer, il me semble, au rapprochement des deux poumons de l’Eglise.