Ce samedi 27 octobre, Mgr Czeslaw Kozon, évêque de Copenhague depuis 1995, guidera les pèlerins du septième pèlerinage international Populus Summorum Pontificum vers le tombeau de saint Pierre. Évêque du plus grand diocèse au monde, qui comprend tout le Danemark, les îles Féroé et le Groenland, Mgr Kozon n’hésite pas quand il le faut à quitter Copenhague pour aller remplacer l’un ou l’autre de ses prêtres aux extrémités de son diocèse. Paix Liturgique l’a interrogé :
Excellence, l’an dernier, le pape émérite, Benoît XVI, écrivait dans sa préface à l’édition russe de sa Théologie de la Liturgie, que « l’occultation de Dieu dans la liturgie est la cause principale de l’actuelle crise de l’Église » : partagez-vous cette réflexion ?
Je ne crois pas que Dieu soit en général occulté dans la liturgie quand elle est bien célébrée . Mais Dieu, comme les lieux et les choses sacrées, doit être traité avec le plus grand respect. Le problème, c’est que les gens souvent ne connaissent pas les vérités fondamentales de la foi et que, de ce fait, la liturgie n’est pas perçue comme une expression de la foi. Je dois toutefois dire que les jeunes prêtres, en particulier, sont très attentifs à ce sujet et célèbrent d’une façon très digne.
Le pape François a a voulu attirer l’attention de l’Église sur ses périphéries à laquelle appartient incontestablement votre diocèse, qui s’étend jusqu’aux Féroé et au Groenland : combien est-ce important pour un catholique, surtout quand il se trouve éloigné (géographiquement mais aussi, parfois, spirituellement) de Rome, de manifester précisément sa romanité en venant en pèlerinage auprès du Saint-Siège ?
Les catholiques qui vivent isolés en périphérie ou appartiennent à une diaspora ont un fort sentiment d’appartenance à l’Église universelle. La majeure partie d’entre eux sont des émigrés qui viennent de grands pays catholiques, avec de solides traditions. Tous se rendent volontiers à Rome ou en d’autres lieux saints et en reviennent véritablement confirmés dans la foi.
À la fin du mois, vous serez à Rome pour guider les pèlerins du peuple Summorum Pontificum vers le Tombeau de l’Apôtre : quelle importance tient la forme extraordinaire dans votre diocèse ? Et dans votre vie sacerdotale personnelle ?
La messe selon la forme extraordinaire est célébrée en deux lieux de mon diocèse . À Copenhague, deux à trois fois par mois et dans un autre lieu moins fréquemment. À Copenhague, il y a en moyenne une quarantaine de fidèles. On célèbre aussi volontiers les sacrements et les funérailles selon la forme extraordinaire.
Personnellement, j’ai grandi avec la forme extraordinaire, alors ordinaire, et suis « entré » dans la liturgie comme enfant de chœur. J’ai été ordonné prêtre dix ans après l’introduction de ce qui est aujourd’hui la forme ordinaire mais je peux dire que ma culture liturgique, par exemple mes gestes et mes déplacements, vient en grande partie de l’ancienne liturgie. Je ne célèbre pas souvent la forme extraordinaire mais le fais toujours volontiers quand on me le demande.
Le synode de la jeunesse se tient ces jours-ci or il est connu que de nombreux jeunes sont attirés par la liturgie traditionnelle : est-ce un phénomène que vous observez aussi au Danemark et comment vous l’expliquez-vous ?
Bien que le nombre de fidèles qui suivent la forme extraordinaire au Danemark soit limité, il est vrai que de nombreux jeunes s’y intéressent. Je ne sais comment l’expliquer mais on observe que, chez nous, bon nombre d’entre eux viennent du luthéranisme.