Voici la chronique du père Danziec sur Noël, dans Valeurs Actuelles :
Le bonheur m’a souvent dilaté. Seule la souffrance m’a fait grandir. Si l’on en croit Gustave Thibon, les catholiques sortiront de 2020 plus grands qu’ils ne l’auront jamais été ces dernières années. En guise de troubles, de tourments et d’afflictions, il faut le dire, peu aura été épargné ces derniers mois à ceux qui se réclament du Christ.
À commencer par les troubles intérieurs de l’Église qui ne sont un secret pour personne. Luttes intestines entre ceux qui voient la défense des vérités authentiques du catéchisme comme le meilleur service à rendre à un monde déboussolé et ceux qui souhaitent, à l’inverse, mettre le corpus doctrinal (et moral) de l’Église à la page. Comme un symbole, l’ouvrage du cardinal Sarah et du pape émérite Benoît XVI, Des profondeurs de nos coeurs, défendant avec ténacité le célibat sacerdotal, a mis sous les yeux des croyants du monde entier que le combat de la foi se déclinait parfois plus vivement à Rome qu’en terre d’Orient, où les chrétiens sont pourtant persécutés.
Au-delà de ces troubles internes, qui peuvent paraître à certains des querelles d’initiés, les catholiques ont ensuite vécu de plein fouet les tourments d’un confinement inédit. À la pénibilité d’un cloisonnement contraint et aux inquiétudes liées à une crise sanitaire semblant annoncer une crise économique sans précédent, douleurs partagées par tous, devait s’ajouter la blessure d’être sevrés de l’essentiel : la messe, la semaine sainte, Pâques. Ce sacrifice inexprimable, parce qu’il touche l’intime, se trouvait accentué en ce qu’il était devenu inaudible et incompris par la masse. Et un sujet de division entre catholiques eux-mêmes. Terrible aveu d’un pays qui a cessé d’être chrétien, jusqu’à séculariser une partie des croyants.
Après les troubles et les tourments, l’affliction provoquée par l’attentat islamiste à Nice parachevait les souffrances d’une année à oublier. La décapitation et les égorgements de fidèles priant dans une basilique renvoyaient les catholiques à la réalité funeste du “dénislamisme” qui frappe ceux qui nous gouvernent et contamine, hélas, aussi des membres du clergé, au point de les empêcher d’offrir la clairvoyance que l’on serait en droit d’attendre d’eux.
Et si Noël 2020 rappelait finalement aux croyants cette vérité souvent oubliée, et pourtant si fondatrice : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et me suive » (Marc 8, 34) ? Dans la misère de la crèche et la solitude de Bethléem, le Christ enseigne à l’humanité que l’évangélisation ne consiste pas à s’installer dans des chaussons mais à mettre sa peau au bout de ses idées. Surtout, l’Enfant Jésus nous rassure. Uni aux hommes dans le dénuement et la détresse, il semble leur murmurer : « Courage petit troupeau. […] Vous avez des tribulations dans le monde, mais prenez confiance, j’ai vaincu le monde. » (Luc 12, 32 et Jean 16, 33.) Déjà la chaleur des bergers, l’adoration des Mages et la farandole des santons préviennent les hommes de foi d’une vérité merveilleuse : l’espérance obtient tout. L’espérance a un visage. Et ce visage, c’est celui du Divin Enfant. Pour cette raison, au-delà de toutes nos inquiétudes, un Noël ne peut qu’être joyeux. Alors : joyeux Noël à tous !
DUPORT
Il n’a pas de déni d’islamisme, pas de “dénislamisme”.
Il y a une volonté délibérée et organisée d’instrumentaliser la barbarie de l’islam dans le but de détruire les pays chrétiens et donc la civilisation chrétienne.
margot
La détresse de la crèche ? Je suis surprise, détresse s’accorde si peu avec ce qui a été vécu là par Marie et Joseph. Le dénuement, oui, mais ils étaient l’un et l’autre remplis de confiance en Dieu et absolument émerveillés de ce tout petit vagissant posé,, bien emmailloté, sur la paille fraîche. C’était le Fils du Très Haut, qui avait été annoncé à Marie !
C.B.
Je ne l’ai pas lu comme vous: pour moi c’est “l’enfant Jésus, dans la misère de la crèche et la solitude de Bethléem, est uni aux hommes qui sont dans le dénuement et la détresse, et leur murmure : « Courage petit troupeau. […])”