Avec la fougue qui caractérise les convertis, Natalie Saracco a écrit une lettre ouverte à son évêque (et en copie à la conférence des évêques). Elle invite à faire de même en écrivant une lettre à son évêque.
Monseigneur,
Je m’adresse à l’apôtre du Christ que vous êtes, successeur des douze, pierres vivantes de l’Église catholique. Comme vous le savez mieux que personne, le peuple de Dieu se retrouve privé de ce qui fait sa force, l’Eucharistie, sa nourriture. Allons-nous bien sagement attendre que l’on nous autorise à nous alimenter au Pain de Vie ? L’Eucharistie est la chimio de l’âme, le remède à nos êtres blessés par le péché, par la vie. Aujourd’hui, plus que jamais, nous assistons à une église fragmentée et individualiste. Tandis que certains frères et sœurs se réjouissent d’avoir pu assister à une messe “privée”, composée d’une poignée d’élites, combien d’entre nous n’ont pas pu communier en ce dernier dimanche, jour du Seigneur ? Les assidus aux messes (dont je fais partie) trouveront toujours une combine en faisant des kms (encore faut-il être véhiculé) pour dégoter un prêtre courageux qui fait son boulot et qui célèbre la messe dans l’église, la porte ouverte. Mais avons-nous pensé aux autres, aux brebis frileuses, timides, tièdes, celles qui trainent déjà le sabot en temps normal, que vont-elles devenir sans les sacrements, ce ciment qui consolide le chrétien et l’aide à se tenir debout ? Allons-nous les retrouver à nos messes à la fin de ce cauchemar (qui va durer combien de temps d’ailleurs, jusqu’au printemps, jusqu’au vaccin ?) ? Beaucoup de paroissiens ne sont plus retournés à la messe suite au premier confinement. Si l’Église et particulièrement vous, évêques, ses piliers, les apôtres du Christ, restez sans rien faire, les conséquences de ce deuxième confinement vont être désastreuses pour le peuple de Dieu. Les religieux et religieuses communient de leur côté, les prêtres célèbrent seuls la messe, les heureuses brebis qui ont la chance de tomber sur une célébration dans une paroisse se réjouissent, chacun vit sa petite histoire avec Dieu de façon personnelle sans trop se soucier de la multitude du troupeau privée de nourriture, privée de Dieu. Elle est où l’Église, “ecclesia”, elle est où l’unité souhaitée par le Seigneur ? Et la charité dans tout ça ? ” Père saint, garde-les unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un comme nous-même. ” (Jn, 17). Que dire des pasteurs de l’Église qui festoient seuls dans leur coin en célébrant la messe et en communiant aux précieux Corps et Sang du Christ dans la sainte Eucharistie et qui choisissent délibérément de mettre le peuple de Dieu à la diète ? Que répondront-ils au Messie quand Il leur dira ” J’avais faim et soif et vous ne m’avez pas donné à manger ” ou bien ” Celui qui mange ma chair et boit mon sang aura la vie éternelle…Je suis venu pour la multitude, vous ferez cela en mémoire de moi.” Appliquent-ils l’évangile qu’ils nous prônent, répondent-ils à la volonté du Maitre et Seigneur ? Si les apôtres avaient obéi à la peur et fait leur tambouille dans leur coin, préférant le confort et la sécurité à leur ministère, on n’aurait jamais entendu parler du Christ et aujourd’hui, vous ne seriez pas évêque. Le fait d’obéir à « César » plutôt qu’à Dieu ne nous fera pas davantage appréciés de lui. Depuis le commencement, l’Église est dans le collimateur du monde :
« Si vous apparteniez au monde, le monde aimerait ce qui est à lui mais vous n’appartenez pas au monde puisque je vous ai choisis en vous prenant du monde. Voilà pourquoi le monde a de la haine contre vous. Un serviteur n’est pas plus grand que son maitre. Si l’on m’a persécuté, on vous persécutera vous aussi. » (Jn 15, 19)
Il est temps que le peuple de Dieu se réveille, et que les bergers du troupeau cessent de se soumettre à cette dictature covidienne pour ne pas dire luciférienne. A qui devons-nous obéir, à Dieu ou bien aux hommes ? Ne laissons pas la peur nous dicter notre vie. « Peur de son ombre, peur du regard des autres, peur de la vie, peur de la mort » ! Et la mort éternelle quand le Seigneur nous demandera des comptes, elle ne nous effraie pas ?! Mieux vaut mourir vivant que de vivre mort. Un chrétien, par essence, est un résistant et un gladiateur de l’amour. Il ne doit pas craindre d’aller à contre-courant de l’esprit du monde. Comme disait une certaine Jeanne, « Dieu premier servi ! » Aujourd’hui, plus que jamais, nous avons besoin de Dieu pour vivre et des vivres qu’Il nous a donné et gagné à la sueur de Son sang : les saints sacrements, avec l’Eucharistie en tête. « Et une armée fut postée contre le sacrifice perpétuel de façon perverse. La corne jeta la vérité par terre. Ce qu’elle entreprit, elle le réussi. » (Dn 8, 12) Cela ne vous rappelle rien ? Par le biais de ce virus, Satan attaque frontalement mais de manière sournoise, la sainte Eucharistie.
Très cher Monseigneur, en mon nom et au nom de tous mes frères et sœurs qui souffrent en église à cause de la privation des sacrements, la pauvre brebis que je suis, sollicite devant l’Eternel Tout Puissant, l’apôtre du Christ que vous êtes, afin de permettre au peuple de Dieu de pouvoir assister aux messes en paroisse et de communier. Si vous, évêque, n’osait l’annoncer officiellement redoutant les foudres « covidiennes », de grâce, invitez au moins les prêtres à célébrer la messe dans leur église (il n’y a aucune interdiction à cela) et à mettre en place des moments d’Adoration la porte ouverte… Après avoir échangé avec plusieurs d’entre eux, je me suis aperçue qu’ils n’attendaient que votre feu vert ! Ce sont vos soldats, vous êtes leur général mais celui qui commande, c’est Dieu et non « les habitants de la terre ». Ne nous leurrons pas, attendre que la vie reprenne son cours ne sert à rien : L’Adversaire trouvera toujours n’importe quel prétexte pour nous priver du droit à notre liberté de culte. Aujourd’hui, c’est le covid, demain, ça sera la peur des attentats, après demain, ça sera encore autre chose. Pourquoi pas la dangerosité liée à la vétusté de nos églises avec le plafond qui risque de nous tomber sur la tête ?! Face aux crises sanitaires, climatiques, humaines, familiales, existentielles, identitaires, professionnelles, financières, géopolitiques, face à la globale dépression qui nous guette et au chaos qui va suivre suite aux élections américaines et qui va probablement gagner le monde (l’ère de la division a sonné), les catholiques ont besoin plus que jamais d’être unis, de prier, de lire la Parole, de participer physiquement à la célébration eucharistique et de communier le plus souvent possible. Satan ne vise qu’à diviser le peuple de Dieu, à le plonger dans la peur. Priver les fidèles de la sainte messe, c’est pactiser avec lui et contribuer à enlever à vos paroissiens toute forme de résistance et d’espérance. Dans l’incarnation, le virtuel n’a pas sa place. Aucune messe retransmise à l’écran ne remplacera la sainte communion au Corps et au Sang du Christ.
Il n’y a pas d’Eucharistie en 3 D. Le cœur de la messe, tout comme l’identité de l’Église, c’est l’Eucharistie. Sans elle, il n’y a ni l’une ni l’autre. Lorsque votre pèlerinage sur terre et celui de vos confrères prendront fin, que notre Bien-Aimé Seigneur qui vous aime tant et qui compte tellement sur vous, Ses fidèles alliés, ne vous accueille pas en vous disant :
« Malheureux êtes-vous scribes et pharisiens hypocrites parce que vous fermez à clé le royaume des Cieux devant les hommes ; vous-mêmes n’y entrez pas et vous ne laissez pas entrer ceux qui veulent entrer ! » (Mt 23)
Le Christ est venu allumer un feu sur la terre, Ses mèches s’appellent les chrétiens, Ses ministres, c’est vous. Il vous a confié la gérance de Son église et de Son peuple. Dieu vous a choisis pour sanctifier Son peuple, or, celui qui sanctifie, c’est le Christ à travers les saints sacrements.
« Quand le fils de l’homme reviendra sur terre, trouvera-t-il encore la foi ? »…
Que notre vaillant, brûlant de foi et courageux St Joseph qui a privilégié l’écoute de son cœur et de la Parole de Dieu plutôt que l’obéissance à la loi qui aura conduit l’Immaculée et le Verbe Incarné à être lapidés, prie pour vous afin que l’Esprit Saint vous guide et vous conduise là où Dieu vous attend…
Merci pour tout ce que vous faites pour le diocèse car la vie d’un évêque est loin d’être « un fleuve tranquille » !
Respectueusement, en profonde union de prière…
Natalie Saracco