M.Hafiz, le franco-algérien recteur de la Grande mosquée de Paris, fait tout pour développer sa surface médiatique et user de son entregent au profit de l’islamisation de la France. Ce qui est bien compréhensible d’ailleurs vu son poste. Mais, comme souvent quand on s’intéresse de près aux dire de personnalités musulmanes, ce qui frappe, c’est l’art de ce que nous appelions déjà récemment à son propos des biais, des escamotages et des contre-vérités dans un article sur la crédibilité douteuse d’une parole musulmane publié en novembre 2023 par le Salon beige.
M.Hafiz, dans une activité médiatique importante de fin d’année 2023, a accordé le 12 décembre un entretien https://www.youtube.com/watch?v=S4QwDAGQiLA au site musulman Mizane Info (Islam et sujets de société).
De cet entretien, sept thèmes sont successivement décryptés :
- Les messages sur l’antisémitisme
- L’hypocrisie de la présentation de ses relations avec le grand rabbin de France
- Son inféodation à l’Algérie
- Son discours sur Gaza
- Son discours victimiste
- Son discours sur la criminalité musulmane
- Son soutien par la Macronie
Le mensonge fondateur de l’apparatchik musulman : il n’y a pas d’antisémitisme musulman. Nein. Niet.
Comme tout régime communiste, l’islam (ce communisme juridico-religieux durable par son usage de la menace et du meurtre) produit ses apparatchiks experts en particulier en propagande et mensonge. C’est donc sans vergogne aucune que M.Hafiz, comme d’habitude, réfute l’existence d’une possibilité d’antisémitisme islamique (dans les textes sacrés pour cette religion) et musulman (dans la pratique).
Pour ce qui concerne les textes, voilà ce qu’affirme M.Hafiz en réponse à une question à propos « d’accusations graves portées contre la communauté musulmane » : « Comment définiriez-vous cette relation judéo-musulmane en France ? ». Réponse de M.Hafiz. :
« Ce sont deux confessions, deux religions monothéistes qui font partie de la matrice abrahamique en ajoutant le christianisme [NDLR : tarte à la crème que les lecteurs du Salon beige connaissent bien]. Je l’ai dit à plusieurs reprises : il ne peut pas y avoir un antisémitisme musulman basé sur notre livre sacré, le coran, les hadiths, nos écoles juridiques, à aucun moment vous ne trouverez trace d’un appel à un antisémitisme musulman sur le plan confessionnel… Nous sommes d’abord citoyens. Notre confession ne peut pas être antagoniste avec celle des juifs » (2’20).
Pour commentaire, renvoyons pour le moment entre autres à l’article du Salon beige déjà cité.
M.Hafiz, dans la foulée, loue bien au contraire la grandeur d’âme des musulmans (5’) :
« au temps du premier calife, rappelez-vous que quand des prisonniers étaient arrêtés pendant les grandes guerres que nous avons connues, les grandes batailles de l’époque, un prisonnier, quand il était arrêté, on cherchait d’abord à l’instruire. Celui qui ne savait pas lire et écrire, d’autres prisonniers se chargeaient de [il ne termine pas et continue], en fait tout cela, c’est la valeur humaine » (5’)… Les musulmans ne peuvent pas être opposés aux juifs de France, ce n’est pas notre ADN ».
Pour ce qui concerne la pratique, à 30’30’’ : « Moi, j’aimerais bien qu’on me le montre cet antisémitisme musulman ». Et donc, par ailleurs, le 1er décembre 2023, M.Hafiz s’était insurgé contre M.Dominique Reynié : « Comment Dominique Reynié peut toute honte bue déclaré [sic] : « Plus d’un compatriote musulman sur deux partage les préjugés antisémites et d’autant plus qu’ils vont à la mosquée plus souvent » ; M.Reynié lui répondant alors : « Monsieur, ces chiffres sont issus de notre étude publiée en 2022, alors commentée dans la presse » (ce tweet de réponse étant lui-même accompagné de quelques commentaires humoristiques : « Vous avez raison, il minore largement le problème », « Les sondages sont islamophobes »…).
C’est par contre l’occasion pour M.Hafiz d’affirmer (14’30’’) :
« Il y a un antisémitisme. L’antisémitisme, ce n’est pas nouveau. C’est un antisémitisme profondément ancré dans une terre d’Europe. Moi je poserais une simple question : Pourquoi, en Andalousie, les juifs et les musulmans ont été chassés, les juifs sont partis en terre d’islam. Ils n’ont pas choisi de terre européenne. Ils sont allés principalement au Maghreb, en Egypte et dans l’empire ottoman. Ils savent, les juifs, que lorsqu’ils ont vécu en terre d’islam, ils ont été protégés, eux, physiquement, et leurs biens et surtout leur culte. On a toujours eu cette précaution de permettre aux juifs en terre d’islam de pratiquer leurs rites sans aucune contrainte ».
Là encore, il faut reconnaître que tous les éléments de langage sont habilement fondus : l’antisémitisme est européen, Al-Andalus était un paradis sur terre et le statut de dhimmi n’a jamais existé. Du grand art. A nouveau, renvoi à l’article précédent du Salon beige et aussi au livre de Mme Bat Ye’Or Le dhimmi. Profil de l’opprimé en Orient et en Afrique du nord depuis la conquête arabe (Les Provinciales, 2017).
Et enfin renvoi à un autre article récent en trois parties du Salon beige intitulé A propos d’antisémitisme, c’est guignol à la mosquée de Paris.
Vous vous le rappelez certainement, ce dernier article parlait d’un imam de la mosquée, M. Abdelali Mamoun, grand intervenant sur les ondes et interrogé sur RMC par la journaliste Apolline de Malherbe le 14 novembre 2023. M.Mamoun avait paru remettre en cause l’existence d’actes antisémites en France en nombre croissant depuis le 7 octobre. A tel point que M.Hafiz avait dû se fendre d’un communiqué le soir même pour éteindre l’incendie. Ce qui n’avait pas empêché le même Mamoun le même soir, en pleine euphorie médiatique, sur BFM TV cette fois d’expliquer :
« au moment où elle [Apolline de Malherbe] m’a sorti le chiffre, j’ai été choqué du nombre, de la grandeur des actes antisémites, que je venais d’apprendre. Mais je ne le connaissais pas… Je répète : J’ai appris l’information sur le nombre ce matin par Madame Apolline de Malherbe » puis d’enchaîner feignant la surprise « Attendez. Les 1240, c’est depuis le 7 octobre [M.Mamoun prend l’air d’un étonnement profond] ? … Ah. D’accord. Eh ben, vous voyez, la date de ce calcul, je viens de l’apprendre. Je viens de l’apprendre. Je pensais que » (il est alors interrompu par le journaliste qui avait apparemment compris le foutage de gueule).
Le site Saphirnews (site musulman) expliquait pourtant clairement que, LA VEILLE 13 novembre, M.Darmanin s’était [encore] rendu à la Grande mosquée. L’article fournit même une belle photo de groupe avec plein d’imams.
Et l’article d’expliquer à propos de cette
« rencontre entre le locataire de la Place Beauvau et une soixantaine de responsables associatifs et religieux musulmans » que « interpellé sur la sécurité des mosquées et les raisons pour lesquelles elles ne bénéficient pas aujourd’hui des mêmes mesures de protection que les synagogues, Gérald Darmanin a mis en avant « l’explosion » de l’antisémitisme avec « 1 600 actes constatés avec dépôt de plainte » depuis le 7 octobre ».
Et maintenant, petite pensée pour les dénégations de l’imam Mamoun qui paraît découvrir le nombre le lendemain…
Ajoutons pour couronner ce point sur l’antisémitisme musulman par quelque nouvelle référence les premières phrases du chapitre L’islam et les Juifs ? du livre de Mme Anne-Marie Delcambre L’Islam des interdits (DDB, 2004). L’auteur est un honorable professeur d’arabe, docteur d’Etat en droit et docteur en civilisation islamique :
« S’agissant des Juifs, c’est le terme « Diatribe » qu’il faudrait employer pour décrire le style du Coran à leur égard. Mais le mot est encore trop faible. Il faudrait ajouter « imprécation », « exécrations », « anathème ». Les versets qui concernent les Juifs expriment en effet un « volcan de ressentiment, de colère et de vindicte » qui se traduit par des « insultes, injures, vitupérations particulièrement fortes et violentes ». Dans son Petit Guide du Coran, Laurent Lagartempe fait remarquer qu’aucune sourate n’est totalement exempte de ce ton vindicatif, mais s’agissant des gens du Livre et en particulier des Juifs, on assiste à un record dans les superlatifs dépréciatifs employés » (p. 45).
Et juste histoire de s’amuser encore un peu. Il se trouve que M.Hafiz a fait un tweet le 3 janvier 2024 pour promouvoir une émission proposée par Mizane Info et consacrée à M. Thomas Sibille, dont nous découvrons la pilosité hallal et auteur du deuxième tome (la publication du premier nous avait malencontreusement échappé) de l’ouvrage L’islam au secours de l’homme moderne.
L’enregistrement de la conférence est disponible sur YouTube (peut-être pour un moment de grand désoeuvrement…).
M.Sibille doit être bien important puisque le compte X de la Grande mosquée de Paris signale aussi son intervention dans cette mosquée dont M.Hafiz est le recteur le 11 janvier 2024 :
« Comment distinguer, grâce au Noble Coran, les éléments prioritaires ou secondaires, durables ou éphémères, réels ou trompeurs de la vie que l’on a le privilège d’expérimenter ? ».
Nonobstant, on notera que la position de M.Sibille sur l’antisémitisme est vraiment raccord avec celle de M.Hafiz :
« Les musulmans dans l’élan civilisationnel qu’ils ont donné au monde ont donné à toutes les populations, toutes les minorités, la place qu’ils [sic] méritaient [NDLR : Ah, que le choix de ce verbe est savoureux par ses sous-entendus possibles], le respect qu’ils méritaient [NDLR : id.] et la protection qu’ils n’avaient pas alors dans les autres civilisations. Alors, cet antisémitisme dont on parle aujourd’hui est un antisémitisme qui ressemble beaucoup plus à la doctrine catholique d’avant Vatican II qu’à un message islamique ; Et si aujourd’hui certaines personnes peuvent avoir des propos antisémites ou peuvent faire preuve d’antisémitisme tout simplement, ce n’est pas à cause de l’influence de l’islam mais c’est à cause de l’influence de ces doctrines d’avant-guerre ou de ces doctrines d’avant Vatican II qui se sont répandues dans des populations ».
L’accès à cet enregistrement datant de 2022 nous a été obligeamment fourni par un tweet publié par le compte David Dobsky qui a également l’intérêt de nous signaler qu’un article du JDD de 2020 indiquait que M.Sibille, conférencier dans l’antre de M.Hafiz, était (est ?) fiché S.
A suivre.