The Economist indique, sondages à l’appui, que la plupart des opinions publiques de pays musulmans semble avoir évolué entre 2002 (après le 11 septembre, avant l’invasion de l’Irak) et 2005 : 13% des Marocains, par exemple, considéraient que la violence contre des cibles civiles était "souvent" ou "parfois" justifiée en 2005, contre 40% en 2002 (voir tableau, cliquer pour agrandir.)
Parmi les opinions sondées, c’est la jordanienne qui apparaît la plus pro-terroriste : 57% approuvent la violence contre les cibles civiles, 60% déclarent faire confiance à Ben Laden. Mais l’hebdomadaire note que ces chiffres sont peut-être périmés : les récents attentats à Amman ont horrifié l’opinion jordanienne, et plus de 60% des Jordaniens sondés disent avoir changé d’opinion sur Al Qaïda.
Cette évolution, si elle est durable, est encourageante. Mais ce qui est frappant, c’est qu’il aura fallu que le terrorisme frappe des Jordaniens sunnites pour que l’opinion du pays percoive la barbarie du terrorisme – qui lui paraissait légitime quand les victimes étaient juives, chrétiennes ou irakiennes chiites. On repense à la remarque de Jean-Paul II dans Entrez dans l’Espérance : ce n’est pas seulement la théologie, mais l’anthropologie de l’Islam qui est très éloignée de celle du Christianisme.