Après l’échec de Michael Howard aux législatives de mai dernier, les adhérents du Parti conservateur britannique viennent d’élire leur nouveau dirigeant : David Cameron, considéré comme appartenant à l’aile gauche de son parti.
L’élection d’un dirigeant "centriste" est a priori inquiétante : Cameron parle d’ "ouvrir" son parti, ce qui, dans le cas d’un parti de droite, veut souvent dire apporter son soutien au "mariage" homosexuel, à la dépénalisation de la drogue ou à la "discrimination positive".
Mais, au Royaume-Uni, les choses ne sont pas si simples : la division droite/gauche n’est pas aussi liée qu’ailleurs aux questions de société. Non seulement des chrétiens (et même des chrétiens pro-vie) militent au parti Travailliste, mais la droite des "tories" (Enoch Powell, Margaret Thatcher) a souvent déçu sur ces questions.
Cameron était d’ailleurs soutenu, contre un candidat plus "à droite", par un groupe de 25 députés tory attachés aux "valeurs traditionnelles", le Cornerstone Group; et par la "Christine Boutin" britannique, l’élue catholique Ann Widdecombe.
Deux engagements de campagne de Cameron sont plutôt prometteurs : soutenir des incitations fiscales au mariage; et retirer les élus tory au Parlement européen du groupe PPE (celui de l’UMP), jugé fédéraliste. Son premier geste politique après son élection a été encourageant également : soutenir le projet de Blair sur l’Education, qui va dans le bon sens.
Henri Védas