La presse revenant abondamment sur le "génial" écrivain américain décédé samedi, il convient de rappeler certaines réalités. Cet écrivain-journaliste a rejoint vers le milieu des années 1950 le marxisme et l’athéisme et est devenu un écrivain libertaire. Il a été l’un des emblèmes de l’opposition à la guerre du Vietnam. Pourfendeur du mariage, il s’est marié 6 fois. En 1960, il a agressé à coups de canif sa seconde épouse lors d’une fête. Il a eu une étrange fascination pour les criminels : il prendra la défense d’Henry Abbot, incarcéré pour escroquerie et pour le meurtre d’un codétenu : «Il a une vieille faiblesse pour n’importe quel assassin qui a lu quelques pages de Marx» note ainsi le Sunday Times de Londres. Sorti de prison, Abbot poignarde et tue un serveur à New York…
Engagé dans le combat politique, il avait fondé The Village Voice et avait voulu devenir maire de New York. En authentique New-Yorkais pour qui le reste de l’Amérique est une immense province, Mailer ne connaissait pas le terme de «gauche caviar», mais la pratiquait avant l’heure. Sous la présidence de George Bush, il s’affirme comme un opposant, "le pire président que j’ai vu". Très contesté, son nouvel ouvrage: Un château en forêt (2007) revient sur la jeunesse d’Adolf Hitler dont il donne une interprétation à mi-chemin entre la psychanalyse et la métaphysique…
Il a reçu aux États-Unis le prix Pulitzer 1969 et à nouveau en 1980, puis a reçu en 1983 l’insigne de Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres de la part de la France et le 3 mars 2006 la Légion d’honneur des mains de l’ambassadeur de France aux États-Unis. Même Nicolas Sarkozy lui a rendu hommage, louant «l’une des consciences de cette Amérique que je saluais, il y a quelques jours». C’est Georges Bush qui va être content.
