Lu dans Famille chrétienne :
"Le vote du Pacs a été un moment d'accélération d'un processus qui
vient de loin. La revendication homosexuelle utilise le vocabulaire de
la politique familiale développée par l'Etat-Providence. Elle arrive
ainsi à apparaître comme l'aboutissement de ce familialisme d'État, dont
l'origine remonte aux débuts de la République : cette dernière, dans sa
rivalité avec l'Église, a voulu développer un discours et une politique
laïques concernant le mariage et la famille.Tant que le substrat des mœurs et des coutumes est resté grosso modo
chrétien, il y a eu une sorte de compromis entre l'Église et l'État sur
ces questions. À partir des années 1960, l'Etat-Providence, fidèle à sa
volonté d'assistance des individus en souffrance, a adapté son offre à
l'évolution des mœurs, d'où l'éclatement du compromis. Le "mariage gay" et l'"homoparentalité" sont revendiqués dans cette
logique d'égalité des droits, qui les rend légitimes pour de nombreux
concitoyens. De même que la misogynie ou le patriarcat ont disparu,
l'"hétérosexisme" apparaît tel le dernier bastion de l'obscurantisme à
détruire pour atteindre enfin l'égalité.
En quoi, selon vous, le "mariage gay" détruirait-il le mariage civil ?
Mon hypothèse est que le mariage civil est fragile face à la
revendication homosexuelle, parce qu'il a été pensé de manière
utilitariste sous Napoléon et qu'il a été, dès le début, envisagé
surtout comme un instrument de normalisation de la société, et non pas
d'abord dans sa vérité humaine et spirituelle. Les catholiques
doivent-ils se battre pour sauvegarder les reliquats de l'ordre
napoléonien, ou bien annoncer la Bonne Nouvelle sur le corps sexué,
l'amour et le mariage ?
Est-ce à dire qu'il faudrait renoncer à défendre le mariage civil ?
Si le peuple souverain veut le "mariage gay", alors, en tant que
catholique, je demande la suppression du mariage civil. Cela permettrait
de clarifier le sens des mots et de montrer que seule l'Église assume
pleinement, à travers la grâce sacramentelle, la dimension naturelle du
mariage. Pas de quoi s'en réjouir, mais le constater prophétiquement ! Si le mariage civil devient l'union de deux individus quel que soit
leur sexe, il perd sa signification d'institution naturelle. Dès lors,
autant le supprimer et le remplacer officiellement par le Pacs… qu'il
sera en fait devenu.Et le Pacs n'ayant pas, en tant que tel, toute cette signification
anthropologique qui est (encore) celle du mariage, cela permettrait à
l'Église de dire que le sacrement de mariage n'a plus à être conditionné
par le mariage civil, ce qui est le cas aujourd'hui en France. Les
citoyens catholiques devraient rester libres de signer, ou pas, un
papier qui n'aurait plus aucune valeur anthropologique, mais seulement
fiscale."
breve
demander la supression du mariage civil qui permettrait de clarifier la situation et de démontrer que seule l’église assumerait la dimension sacramentelle et naturelle du mariage : certes cela fonctionnerait quelque temps, mais il est fort possible que des prêtres finiraient par accepter de célébrer des mariages homo
non, ce qu’il faut c’est qu’il n’y ait pas de changement de mariage du tout
il faut manifester notre opposition dans la rue toutes tendances politiques ou religieuses confondues
vous pensez bien que ce ne sont pas nos priéres nos chapelets nos pétitions cathos qui vont impressionner le gouvernement et l’assemblée nationale antichrétiens
Bernard S
Le” peuple souverain” ? Tu parles !
Pendant qu’ils nous excitent avec la muleta de la dénaturation du mariage, ils donnent à la commission européenne l’épée pour porter l’estocade à la souveraineté nationale.
Pitch
Je ne trouve pas le dialogue cité dans le lien que vous donnez sur FC.
Qui pose les questions ?
Qui y répond ???
[En effet, c’était sous l’éditorial et cela n’y est plus. MJ]
Pitch
@Michel,
Google trouve en effet ces phrases sur le site de FC, mais n’offre pas la page en cache.
Savez-vous qui était interrogé et demandait aussi clairement “en tant que catholique (…) la suppression du mariage civil” ?
Ce genre de sortie étant devenu assez rare, on aimerait soutenir son auteur :)
[Non, ce n’était pas indiqué, mais on doit le trouver dans la version papier. MJ]
Buffalo
Très intéressant. Il est avéré que le ver était déjà dans le fruit avec le code napoléonien. Ses fondements philosophiques sont individualistes et c’est surtout la question des biens et de leur transmission qui préoccupe le code.
Il faudra se battre jusu’au bout pour empêcher l’adoption de cette loi. Si elle passe, il faudra en effet militer pour que soit logiquement abolie la loi qui oblige les citoyens à se marier civilement avant le mariage religieux. Mais vous verrez, il est fort à parier que le gouvernement s’acharnera à maintenir cette disposition, car elle manifeste la tutelle idéologique que l’Etat veut exercer sur l’Eglise. On verra ce que diront les laïcistes!
JCM
Excellente analyse.
On ne peut plus être dans le compromis avec la société et encore moins avec l’Etat.
il est temps que les chrétiens – s’ils veulent le rester ! – se préparent à être un peu plus courageux et à pratiquer largement l’objection de conscience plutôt que la compromission dans de nombreux domaines.
Jean Theis
@breve
Effectivement ce ne sont pas nos pétitions et nos manifestations qui feront changer le gouvernement. Est-ce que la grande manif de Mélanchon dimanche a créé un seul emploi ?
Par contre je ne serais pas aussi net sur le chapelet qui a plus d’impact qu’on ne le croit.
Antoine
En principe, pas de mariage homo chez les juifs et les musulmans, mais chez les chrétiens, ce n’est si sûr. Il y a déjà des mariages homo chez les protestants dans certains pays même en Europe. L’oecuménisme étant à la mode, on peut s’attendre à des surprises.
Quant à se contenter d’un mariage religieux, comme l’Etat issu de la Révolution ne le reconnaîtra jamais et les mariés à l’église ne seront pour lui que des concubins (sans préjuger des sanctions administratives voir pénales à l’encontre du célébrant et des mariés. Il faudra beaucoup de courage aux catholiques pour en rester là, ne serait-ce que vis-à-vis des pénalités financières pour un mariage considéré comme inexistant par l’Etat.
Struyven
Je suis tout-à-fait d’accord !
JCM
Oui Antoine, c’est bien cela ; nous avons de plus en plus besoins de chrétiens courageux. Ceux qui ne le seront pas ne resterons pas longtemps chrétiens