Extrait de la chronique d'Ivan Rioufol dans Le Figaro du jour :
"Le mariage homosexuel et le droit à l'adoption « sans discrimination » , confirmés par Ayrault pour le premier semestre 2013, sont les marqueurs sociétaux de cet emballement progressiste qui annonce la régression. Il s'enivre du mouvement perpétuel, sans égard pour ce qu'il bouscule. Ce modernisme autoproclamé déconstruit tout ce qui lui tombe sous la main, au nom du changement, du relativisme, de l'égalitarisme. La famille est une institution qui, parce qu'elle-même a plutôt résisté aux démolisseurs, est vue comme une provocation par le militantisme homosexuel.
Ainsi procèdent les nouveaux communautarismes, qu'ils soient sexuels, ethniques ou religieux, sans rencontrer d'obstacles à leurs revendications. Il est vrai que ceux qui contestent leur statut de victimes et leurs exigences de « respect » s'exposent aux accusations d'homophobie, de xénophobie ou d'islamophobie : des procédés liberticides mis au service de la tyrannie des minorités et s'appuyant sur l'ancienne dialectique de la dictature du prolétariat. Le ressort totalitaire est le même.
Une fois le mariage homosexuel adopté (en attendant la filiation artificielle qui s'en suivra), qu'est-ce qui interdirait de réclamer la légalisation de la polygamie, au nom du même principe de l'égalité et de la non-discrimination des minorités ? Quand les militants gays font valoir que les moeurs ne sont plus en adéquation avec la rigidité de la loi, des islamistes peuvent en dire tout autant en faisant remarquer que des foyers à plusieurs épouses sont aussi devenus une réalité dans les cités. Déjà, ce même « sentiment d'équité » vient d'inciter l'association des directeurs des ressources humaines à proposer, en présence du ministre du Travail, Michel Sapin, la suppression de trois jours fériés d'origine chrétienne (Pentecôte, Ascension, 15 août) pour les offrir à d'autres religions et singulièrement à l'islam. Cette mise à l'encan de la mémoire nationale n'augure rien de bon pour la préservation de l'identité de la France, si personne ne vient s'opposer au processus enclenché de la table rase."