L'hebdomadaire Famille Chrétienne publie cette semaine un dossier sur l'avortement, ce "tabou français". Gènéthique relève :
"L'hebdomadaire se pose la question de savoir pourquoi il y a de moins en moins de médecins qui pratiquent des avortements, pourquoi il est besoin de faire peser une contrainte sur le corps médical, et de vouloir supprimer l'objection de conscience relative aux avortements, comme le propose le rapport du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes ? Parce que, "c'est éminemment un problème éthique" répond le Dr Frédérique Mardon-Lerolle, gynécologue- obstétricienne.
Famille Chrétienne a interviewé plusieurs médecins "objecteur de conscience" qui témoignent de leurs difficultés à rester libres : manque de préparation, menace de licenciements, omerta sur les questions éthiques, etc.
Le Dr Frédérique Mardon-Lerolle témoigne de l'importance du rôle du médecin : "beaucoup de femmes avortent dans la précipitation", "la grossesse est très médicalisée et la parole médicale a du poids." Ces propos sont confirmés par le Dr Sylvie de Kermadec : "dans le cadre de l'IVG, si le médecin propose d'emblée l'interruption de grossesse, il ne respecte pas la liberté de choix de la mère. Il ne lui fait pas envisager toutes les possibilités."
Le Dr Frédérique Mardon-Lerolle évoque aussi sa difficulté à aborder le sujet avec ses collègues et son malaise par rapport à l'IVG : "Je ne comprends pas comment ils peuvent accompagner une femme qui fait une fausse couche puis celle qui veut faire une IVG. La première ne dit-elle pas : "j'ai perdu mon bébé" et non pas "un amas de cellules" ? On est ainsi amené à changer de discours en fonction de la patiente. Et la vie serait humaine ou pas selon la date de la grossesse, l'environnement matériel, une éventuelle pathologie ou le nombre de chromosomes, etc.? C'est une façon de faire : fournir l'acte technique réclamé, mais je ne la comprend pas ! Je ne suis pas qu'un prestataire de service."
Aujourd'hui la loi leur garantit encore le droit d'objecter en conscience, mais pour combien de temps encore ?"