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Pays : Etats-Unis

De Terri Schiavo à la Passion du Christ

Sur son blog, Daniel Hamiche nous propose un sujet à méditer avant la semaine sainte :

Ts "Le 31 mars 2005, Theresa Marie (Terri) Schiavo, plongée dans un coma végétatif (dont la cause exacte est loin d’être connue) depuis plusieurs années, décédait. Mais non de mort naturelle, car après une longue bataille juridique qui a tenu l’Amérique en haleine, c’est une ultime décision de justice, prise à la requête de son mari (depuis remarié…) mais contre l’avis de ses parents et de son frère, qui mit fin à ses jours. Terri Schiavo survivait non pas à cause d’un acharnement thérapeutique ou médicamenteux, mais par alimentation et hydratation artificielles. Elle était donc vivante, et le serait selon toute probabilité encore aujourd’hui, quand le juge ordonna que l’on débranche les systèmes d’alimentation et d’hydratation. Terri Schiavo est morte d’avoir été privée de ce qui est nécessaire à la vie lorsque l’on est dans l’impossibilité d’y pourvoir soi-même. C’est donc bien d’un meurtre judiciaire qu’il s’agit, mais d’un meurtre précédé d’une agonie atroce de plusieurs jours dont la description, précisée par des pathologistes, fait frémir. […]

Dans une «lettre ouverte» à Mgr Robert Lynch, évêque de St. Petersburg, […] le frère de Terri, Bobby Schindler, l’éreinte pour son inaction et son refus d’aider à sauver la vie de Terri : toutes ses démarches auprès de lui, ainsi que celles du père et de la mère de Terri, étant restées sans effet. Bobby Schindler aspostrophe l’évêque priant Dieu «de nous épargner un autre successeur des Apôtres qui montrerait une même inaction et un même silence scandaleux par lesquels vous demeurez complice du meurtre de ma sœur par euthanasie».

Jimcaviezel […] Bobby Schindler, bouleversé et révolté par cette tragédie familiale générée par le coma profond d’une sœur bien-aimée, en était arrivé à perdre la foi. C’est, comme il l’a récemment confié, en écoutant un entretien de Jim Caviezel, l’acteur qui incarne Notre-Seigneur dans le chef-d’œuvre de Mel Gibson La Passion du Christ, puis en assistant à une projection du film qu’il a compris que toute souffrance, la sienne et celle des êtres qui nous sont chers, participe à la Passion du Christ."

Michel Janva

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5 commentaires

  1. “une agonie atroce de plusieurs jours dont la description, précisée par des pathologistes, fait frémir.”
    Certes, mais voir quelqu’un passer plusieurs années dans un coma végétatif aussi fait frémir. Je ne suis pas certain que l’émotion soit le meilleur critère pour distinguer l’euthanasie du refus de l’acharnement thérapeutique. Et puis, mettre un terme à un traitement médicamenteux sans issue pour laisser la personne mourir, cela se fait-il toujours sans souffrance de la part du malade ?
    [Il n’y avait pas d’acharnement puisque T.S. avait juste besoin d’être nourrie. Elle n’avait aucun traitement médicamenteux. On lui a retiré l’alimentation qu’elle ne pouvait prendre seule. Elle est donc morte de soif. Son agonie a duré 13 jours. MJ]

  2. Il me semble par contre qu’en France la loi Léonnetti, qui permet de refuser l’acharnement thérapeutique, inclut l’alimentation parmi les “traitements médicaux”. Néammoins, je ne pense pas que mettre un terme à un traitement médical lorsque l’on estime qu’il n’y a plus d’espoir permette d’éviter une agonie plus courte que celle qu’a connue T.S. C’est en cela que le fait d’insister sur les 13 derniers jours de souffrance de cette femme ne me paraît pas très pertinent. Un “bon” refus d’acharnement thérapeutique (arrêter un traitement médicamenteux par exemple) peut aussi faire souffrir la personne. Et puis, comment insister sur les 13 derniers jours d’agonie sans voir les années de souffrances qui l’ont précédées ?
    Je ne remet pas en cause le refus de l’euthanasie, mais il me semble qu’il est délicat de ne pas voir à quel point la complexité de la situation a pu justifier le “silence” de l’évêque en cause.
    [L’alimentation n’est pas un traitement médical ! Les 13 jours de souffrance n’ont rien à voir avec une maladie : il s’agissait de la soif ! Cette femme pourrait vivre encore aujourd’hui si on lui avait donné à boire ! La tuer en lui refusant l’alimentation a été ignoble et n’a strictement rien à voir avec l’acharnement thérapeutique. Quant à la souffrance, elle n’a rien à voir avec l’acharnement thérapeutique. MJ]

  3. Tout à fait d’accord avec Michel Janva. Si l’on supprime à quiconque le manger et le boire, quiconque finira bien par crever. Il aura fallu 13 jours pour tuer Terri Shiavo. Et pendant ces 13 derniers jours, on voyait les “stigmates” (j’ose le mot) s’amplifier au point que la peau se craquelait et commençait à brunir…
    Qu’on arrête de nous parler d’acte médical. C’est de la barbarie et de la boucherie à l’état brut (je dirais même busherie, car le frangin de George Bush junior n’a pas rejeté la décision inique du tribunal, alors qu’il en avait le pouvoir).
    Nous vivons une ère dont la décadence sans borne devrait faire rougir le milliard d’êtres humains prétendument civilisés !

  4. Si l’on réagit comme Sigisbert, il ne faut pas s’étonner que les maisons de retraite deviennent alors des mouroirs. Car à quoi bon alimenter tous ces vieux s’ils ne sont pas capables de se sustenter par eux-mêmes.
    Vous avez des mamies en fauteuil roulant ou avec une canne, comment font-elles pour aller boire l’eau du robinet ? Heureusement qu’il reste encore des infirmières ou du personnel médical pour les hydrater. Oui, quand on est vieux, on est dépendant des autres, mais on n’en est pas moins humain. Pour Terri Shiavo, c’est exactement la même chose.
    Il y a une chose sur laquelle personne n’est en droit de transiger, c’est la VIE. La vie est sacrée et doit être protégée et défendue. Et on ne défend que les faibles, car les forts n’ont – pour l’heure – besoin de personne.
    L’objectif de la médecine, c’est de soigner les malades, pas de les achever (surtout en prétextant des motifs pseudo-humanistes) !

  5. Je n’arrive pas à comprendre comment l’on peut insister sur les 13 jours de souffrances sans voir les années d’agonie qui l’ont précédées. Décrire dans le détail la décomposition de T.S. (la peau qui brunit etc…) causée par la soif : faisons-le. Mais alors ne nous cachons pas les yeux devant son état antérieur.
    Sur le fond, je suis bien évidemment d’accord avec vous : il faut refuser l’acharnement thérapeutique et l’euthanasie. Je pense simplement que la frontière entre les deux n’est pas si évidente à tracer.
    [Mais de quelle agonie passée parlez-vous ? Le fait de rester dans un lit à être nourrie constitue-t-il pour vous une agonie ? T.S. ne souffrait pas, sinon de ne pouvoir se déplacer et se nourrir elle-même. Elle n’avait pas de traitement médical. MJ]

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