Cyril Brun, président du Collège saint Germain, Guilhem Golfin, responsable du pôle recherche et Vivien Hoch, responsable du pôle séminaire, se lancent dans un nouvelle aventure. Présentation sur Nouvelles de France :
"Si la profonde crise que connaît actuellement notre pays exige une réponse, qui soit à la fois rapide, vigoureuse et précise, on aurait tort de s’en tenir pour affronter les difficultés au seul registre de l’action, celle-ci fût-elle politique, et de mettre tous ses espoirs en elle. Une réponse d’ordre pratique ne peut suffire. Les causes qui nous ont conduits aux difficultés actuelles sont multiples, et d’ordres très divers. Les plus visibles sont politiques. Mais d’autres, plus profondes, agissent sur le temps long. Elles ressortissent au défaut d’une culture qui a depuis fort longtemps déjà renoncé à la recherche désintéressée de la vérité, pour se tourner vers la maîtrise technique de la nature en guise de science, et vers l’utopie et l’utilitarisme en guise de politique. L’intelligence française et européenne a ainsi versé dans un relativisme incapable de s’élever jusqu’à l’universel. Ce faisant, elle a tourné le dos à la grande tradition intellectuelle et spirituelle caractéristique de notre civilisation, en même temps qu’elle a perdu le sens de la prudence et du bien commun.
Se confronter à la crise contemporaine suppose de relever cet immense défi, en prenant le risque, au milieu des incertitudes de l’époque, de s’inscrire dans un temps long. Alors il sera possible de retrouver une intelligence des choses, une vertu contemplative sur un plan naturel, en même temps qu’une juste appréciation des choses morales, une vraie prudence. Ces vertus seules favorisent la libre discussion entre les hommes à partir de leur expérience commune, et prépare la raison à l’accueil du divin et de la Vérité qui libère.
Une telle tâche dépassera toujours et de toutes parts nos humbles capacités. Mais ce serait pécher par fausse humilité que d’en prendre prétexte pour ne rien faire. Il est plus sage d’accepter d’affronter la difficulté, et de se doter des moyens de le faire. Le projet de fonder une nouvelle école s’inscrit dans cette perspective, selon l’idée que nous devons nous mettre au travail sans plus attendre et que le faire suppose de fonder une structure nouvelle, dégagée des lourdeurs d’un passé, et forte d’une jeunesse qui la rende apte à renouer avec la noble tradition d’une libre recherche. C’est pourquoi, nous avons choisi de nommer cette école Collège saint Germain, en l’inscrivant par-là dans la tradition parisienne des studium, en même temps que dans la tradition chrétienne des fondations en général, par le patronage d’un évêque et fondateur d’abbaye. Non par goût du passé pour lui-même, mais parce que cette tradition offre un modèle à la fois de rigueur, de liberté intellectuelle et d’innovation dans la continuité, qui est tout ce dont nous avons besoin en une époque où l’idéologie et sa pesanteur triomphent, où beaucoup parmi les structures existantes sont sclérosées, et où l’illusion du savoir, la doxa, domine, bien plus que le savoir lui-même.
La fin poursuivie en fondant cette nouvelle école n’est pas d’entrer en concurrence avec d’autres institutions déjà existantes. Il s’agit, bien au contraire, d’entrer dans une relation de complémentarité avec elles, en même temps que de pallier à ce qui nous apparaît comme le manque le plus criant de notre époque : celui d’une vraie structure de recherche indépendante. Indépendante tant des instances du pouvoir que des modes intellectuelles du moment, comme des habitudes intellectuelles plus tenaces. Indépendante aussi du souci immédiat de l’action. Notre conviction est que seule la reviviscence d’une philosophie réaliste, informée par la foi chrétienne, peut nous permettre de retrouver une telle liberté intellectuelle et un regard de vérité sur notre monde. Travailler à cette résurgence en confrontant les principes permanents aux problèmes tels qu’ils se posent à notre époque fait ainsi partie des objectifs que nous nous donnons.
Le Collège saint Germain se veut organisé autour de trois pôles : des leçons thématiques organisées en fonction d’un thème annuel, décliné selon divers approches disciplinaires, des séminaires de philosophie, et des activités de recherche qui donneront lieu à des colloques et des publications.
Dans un premier temps, le Collège débutera ses activités par une première série de séminaires en janvier 2016. Ces séminaires s’adressent à toute personne désireuse de se former avec un enseignement de niveau supérieur, mais en priorité aux étudiants, dans l’idée de leur apporter un complément de formation par rapport à ce que proposent les Universités. L’ambition du Collège est en effet de délivrer dans ses séminaires des cours de type universitaire, qui ne seront pas diplômants, mais pour lesquels une attestation de suivi de cours pourra être délivrée.
Trois séminaires sont d’ores et déjà programmés ; le premier sur la souveraineté, assuré par Guilhem Golfin, docteur en philosophie ; un sur l’anthropologie et la politique, assuré par Cyril Brun, docteur en histoire ; un enfin sur la déconstruction, assuré par Vivien Hoch, docteur en philosophie."
Tous les renseignements peuvent être trouvés sur le formulaire http://www.collegesaintgermain.fr/
Et les contacts sur le formulaire en ligne