Ici (pdf 2 pages). Extrait :
"on s’aperçoit que bon nombre d’autres questions sont également formulées de manière curieuse. Ainsi :
NRQ20. Pour vous, Jésus Christ est d’abord (une seule réponse possible)
- Quelqu’un qui m’aime
- Une présence intérieure
- Un homme extraordinaire
On ne peut qu’être surpris de l’impossibilité de répondre, comme saint Thomas, « mon Seigneur et mon Dieu », ou comme saint Pierre, « vraiment, vous êtes le Fils de Dieu ». 58% ont choisi la première solution, « Quelqu’un qui m’aime ». On ne saurait leur en tenir rigueur, ils ont raison, la proposition étant parfaitement vraie et s’imposant d’autant plus qu’il est précisé qu’il n’y a qu’une seule réponse possible. Mais cette réponse aurait une tout autre allure si le « quelqu’un » était devenu « le Christ, vrai homme et vrai Dieu, mort sur la Croix par amour pour nous et vraiment ressuscité ». La formulation fuit la précision, elle semble l’avoir en horreur, comme si le mystère de la Personne du Christ se transformait en nécessité d’entretenir autant de flou que possible. On songe alors à ce journaliste qui, dans les pages du même journal, invoquait la « théologie apophatique » (c’est-à-dire la théologie négative) pour justifier sa doctrine plus que confuse sur la divinité de Notre-Seigneur ; et son rejet très moderniste des formules dogmatiques comme étant contraires au mystère du Christ. Et en effet toutes les formules proposées ici par le sondage ont une saveur très moderniste : refus implicite d’une définition dogmatique dans la première réponse, appel exclusif à l’expérience intérieure dans la deuxième, négation claire de la divinité du Christ dans la troisième. Il est impossible d’affirmer avec certitude qu’il s’agit de l’intention des concepteurs du sondage, mais on peut affirmer en revanche que de telles formulations orientent considérablement les réponses ou du moins leur donnent une tonalité très particulière."