Partager cet article

L'Eglise : Vie de l'Eglise

Dédicace de saint Michel Archange

Dédicace de saint Michel Archange

Nous remercions l’association Una Voce de nous autoriser à publier des extraits des excellents commentaires des cinq pièces grégoriennes du dimanche ou de la fête à venir.
Vous aurez la totalité des textes sur le site et nous ne pouvons que vous encourager à vous abonner à la newsletter hebdomadaire en cochant dans la case adéquate sur la page d’accueil.

La fête du 29 septembre, la Saint-Michel, a toujours été très populaire dans la chrétienté, et de nombreuses traditions lui sont liées ; c’est encore à la campagne la date de certaines échéances.

Dans l’ordo de 1962, cette fête de la Dédicace de Saint Michel Archange, fête de première classe, a la préséance cette année 2024 sur le XIXdimanche après la Pentecôte (dont on ne fera qu’une mémoire aux messes) et sur la solennité de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, qui aurait pu être célébrée (de façon certes facultative).

Dès les premiers siècles de l’Église, on célébrait en ce jour la fête de tous les Saints Anges. Puis cette date fut choisie au VIe siècle pour consacrer une basilique romaine dédiée à saint Michel Archange, le prince de la milice céleste ; on composa une messe pour cette dédicace, qui devint la messe de la fête ; mais elle fut ensuite transférée au dix-huitième dimanche après la Pentecôte, et on reprit pour le 29 septembre la messe des Saints Anges, tout en lui conservant son titre de ” Dédicace de Saint-Michel “. Les chants du propre de la messe se rapportent donc aux anges en général, sauf l’alléluia qui a été rajouté postérieurement et qui s’adresse à saint Michel…

Introït : Benedicite Dominum

L‘Introït et le Graduel de la Dédicace de Saint Michel Archange ont à peu près le même texte, ce qui est assez rare ; il est tiré du psaume 102, grand cantique de louange et d’action de grâces, où toute la création est invitée à s’unir à notre adoration et à notre reconnaissance. Le verset choisi est évidemment celui qui s’adresse aux anges :

Benedicite Dominum, omnes Angeli ejus, potentes virtute qui facitis verbum ejus ad audiendam vocem sermonum ejus.
Bénissez le Seigneur, tous ses anges, qui exécutez sa parole avec force et puissance en vous soumettant à la voix de ses commandements.

Nous trouvons ici résumés les deux principaux rôles des anges : d’abord bénir, benedicere, dire du bien, c’est-à-dire chanter la louange divine ; ensuite accomplir fidèlement les missions qui leur sont confiées par le Seigneur, notamment dans leurs interventions auprès des hommes.

La mélodie de cet Introït est pleine d’allant, vive et joyeuse ; ce n’est qu’à la fin qu’elle s’incline pour adorer la parole divine en une cadence plus douce et contemplative. Le verset est bien entendu le début du psaume 102 :

Benedic anima mea Domino, et omnia quæ intra me sunt nomini sancto ejus.
Mon âme, bénis le Seigneur, et que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom.

Graduel Benedicite Dominum

Nous retrouvons dans le Graduel du 29 septembre le même texte que dans l’Introït, tiré du psaume 102, mais un peu écourté :

Benedicite Dominum, omnes Angeli ejus, potentes virtute qui facitis verbum ejus.
Benedic anima mea Dominum, et omnia interiora mea nomen sanctum ejus.
Bénissez le Seigneur, tous ses anges, qui exécutez ses paroles avec force et puissance.
Mon âme bénis le Seigneur, et que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom.

On trouve dans la deuxième partie de ce Graduel la version ancienne du psautier datant de saint Jérôme alors qu’on avait dans le verset de l’Introït une version révisée plus récente qui est utilisée dans l’office.

La mélodie de ce Graduel est évidemment très différente de celle de l’Introït ; c’est une mélodie type, qu’on a rencontrée en particulier aux temps de la Septuagésime et du Carême. Elle est faite de grandes vocalises très amples, unissant des passages au grave mystiques et profonds et des montées à l’aigu enthousiastes.

Alléluia : Sancte Michael

L‘Alléluia du 29 septembre est le seul chant de cette messe qui s’adresse à saint Michel. Michaël, qui signifie en hébreu ” Qui est comme Dieu ? “, est le nom donné au prince de la milice céleste, qui s’oppose à Satan, l’ange déchu, chef des esprits infernaux, et c’est le salut de chacun de nous qui est l’enjeu de ce combat gigantesque. C’est pourquoi saint Michel est particulièrement invoqué dans la liturgie des défunts, et on le représente traditionnellement tenant la balance où sont pesées les âmes au jugement dernier. Cela explique le texte de cet Alléluia, qui n’est pas tiré de la Sainte Écriture, mais qui est une prière très ancienne :

Sancte Michael Archangele, defende nos in prælio, ut non pereamus in tremendo judicio.
Saint Michel Archange, défendez-nous dans le combat, afin que nous ne périssions pas au jour du jugement redoutable.

 La mélodie de cet Alléluia est très chantante, joyeuse et affirmative, montant et descendant toute l’octave ; elle exprime une totale confiance dans l’intercession du grand archange.

Offertoire : Stetit Angelus

Le texte de l’Offertoire du 29 septembre est tiré de l’Apocalypse de saint Jean au chapitre 8 ; on sait que les anges tiennent une grande place dans les visions de l’Apôtre

Stetit Angelus juxta aram templi, habens thuribulum aureum in manu sua, et data sunt ei incensa multa, et ascendit fumus aromatum in conspectu Dei.
Un ange se tint auprès de l’autel du temple, tenant à la main un encensoir d’or ; on lui donna beaucoup d’encens, et la fumée des parfums s’éleva en présence de Dieu.

Saint Jean ne nous dit pas si cet ange est saint Michel ou un autre. En tout cas la fumée de l’encens est évidemment la figure de nos prières qui montent vers Dieu, et une des missions des anges est précisément de les porter en présence de la majesté divine.

La mélodie de cet Offertoire reprend celle d’un ancien Offertoire de la fête de l’Ascension Viri Galilæi, qu’on retrouve également dans l’Offertoire Justorum animæ du commun des martyrs qui est chanté à la fête de la Toussaint. Elle se déroule d’abord d’une façon assez ample et solennelle, avec toutes ses cadences au grave, puis tout à coup sur le mot ascendit (comme dans celui de l’Ascension) elle s’élève à l’aigu en un grand élan de façon très expressive, puis redescend pour conclure dans l’ambiance assez grave du début.

Communion Benedicite

Le texte de la Communion du 29 septembre présente une certaine ressemblance avec celui de l’Introït, invitant également tous les anges à bénir le Seigneur ; il n’est pourtant pas tiré du même psaume, mais d’un autre cantique de l’ancien testament, celui des 3 jeunes hébreux dans la fournaise au livre de Daniel, auquel la liturgie fait de nombreux emprunts. Les 3 jeunes hommes y invitent toutes les créatures les unes après les autres à se joindre à leur action de grâces, et bien entendu les créatures célestes, les anges ne sont pas oubliés :

Benedicite, omnes Angeli Domini, Dominum, hymnum dicite et superexaltate eum in sæcula.
Tous les anges du Seigneur, bénissez le Seigneur, chantez une hymne et exaltez le au-dessus de tout à jamais.

La mélodie n’est pas légère et enthousiaste comme celle de l’Introït, elle est plutôt intérieure et contemplative, mais c’est une invitation pleine de ferveur avec de beaux élans.

Partager cet article

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services