Extrait du discours prononcé par Marine Le Pen le 11 novembre sur la Défense, à Chalons-en-Champagne :
"[…] Dans les années 30, alors que la France se trouvait confrontée à la montée des périls en Europe liée aux violations manifestes du traité de Versailles par l’Allemagne hitlérienne, les gouvernements de l’époque comprirent bien trop tard que leur obsession pacifiste conduisait tout droit à la guerre.
Si vis pacem, para bellum – Si tu veux la paix, prépare la guerre.
Eh bien, nous devrions, nous aussi, réfléchir à la portée de cette maxime ! Car, à l’heure où les menaces ne cessent de s’accumuler tout autour de nous, je crois que nous vivons dans une tranquillité trompeuse.
En Europe de l’Est, les tentations impérialistes de l’OTAN ont durablement déstabilisé l’Ukraine, et réveillé la Russie. Au Moyen-Orient, le terrorisme salafiste prospère sur les ruines de l’Irak et d’une Syrie dévastée. En Afrique, la destruction de la Libye a entraîné le chaos jusqu’au Mali. […]
Or, il faut être aveugle pour ne pas voir que ce que les Gouvernements depuis des années nomment « réorganisation », n’est rien d’autre que la réduction du format et des ambitions de notre outil militaire. Les plus hauts gradés – dont personne ne saurait mettre en doute le parfait légalisme – s’en émeuvent désormais ouvertement. Derrière la succession ininterrompue de ces plans de restructuration, ce sont les armées françaises de Terre, de Mer, et de l’Air que l’on dépossède progressivement de leurs régiments, de leurs bases navales et aériennes.
Ce faisant, c’est la Défense que l’on affaiblit, c’est notre indépendance stratégique que l’on met en cause. Alors même que les périls s’accumulent, alors même que tous les grands pays du monde augmentent leurs capacités militaires, notre pays baisse la garde. La vérité, c’est qu’en trente ans, notre effort militaire annuel a été divisé par deux, passant de 3% à 1,4% de notre richesse nationale. […]
Depuis 2002, l’Armée française a réduit ses effectifs de 60.000 hommes ; elle devrait en perdre encore 38.000 d’ici 2019, soit une baisse de 30% en 20 ans ! Presqu’un tiers de l’Armée ! A eux seuls, les deux quinquennats UMP et PS auront ainsi réduit de 80.000 hommes les effectifs de l’Armée française qui tiendrait désormais dans le seul Stade de France. […]"