Polemia analyse les élections tenues en Bavière le week-end dernier, qui ont vu, pour la première fois, la CSU (Union chrétienne sociale bavaroise) perdre la majorité absolue au Landtag :
"L’analyse des résultats montre qu’il y a bien eu une fronde des électeurs CSU qui ont eu le sentiment que cette dernière se coupait du peuple. Il n’y a aucune poussée de la gauche, le parti socialiste ayant reculé légèrement au profit des Verts. […] A presque 70%, toutes les droites demeurent ultra-majoritaires. De quoi sont composées ces droites ? La CSU, avec 43,4% des voix, obtient 92 sièges sur 187 au Maximilianeum (le palais du Parlement bavarois à Munich). Elle reste plus à droite que la CDU mais est accusée d’être moins proche du peuple que du temps de l’ancien chef Stoiber. Les électeurs indépendants font un bond de 6,2% et entrent au Parlement ! Ils obtiennent 10,2% des voix et 21 sièges (troisième groupe parlementaire après la CSU et les socialistes, ces derniers ayant 39 sièges, soit une perte de deux sièges).
C’est là l’événement majeur : cette percée d’un parti anti-parti à la Poujade, dont les chefs sont surtout des dissidents de la CSU. […] Leur programme […] c’est l’éducation et la famille […] Economiquement, ils sont contre la bureaucratie, contre les charges sociales trop élevées (ils veulent une grande réforme sur ce point). Ils veulent favoriser le travail, sanctionner ceux qui ne travaillent pas bien, renforcer le petit commerce, protéger la propriété et l’héritage. Ils veulent renforcer l’échelon communal, lui donner compétence en matière d’énergie nouvelle, refusent de vendre les services publics locaux à de grandes sociétés anonymes internationales. Ils se prononcent pour moins d’impôts mieux utilisés. […]
La principale différence avec les partis comme le NPD ou les REP est qu’ils ne se focalisent pas sur l’immigration. […] Ils ont une forte rhétorique contre « le régime des partis ». Ils sont favorables au développement de la démocratie directe et semblent proches du professeur Hans Herbert von Arnim, professeur de droit à Spire, qui déclare : "Le malheur de notre démocratie est qu’elle n’en est pas une"."