Marion Maréchal Le Pen répond à Caroline Parmentier dans Présent. Extrait :
"[…] Je n’ai pas applaudi François Hollande devant le Congrès parce que je ne veux pas applaudir des mots. Je veux applaudir des actes. Je me souviens après Charlie du discours très incisif, tonitruant de Manuel Valls, on allait voir ce que l’on allait voir et il n’y a eu strictement rien de fait. Je n’ai pas entendu la condamnation des mosquées salafistes dans la bouche du président. Il n’a pas nommé l’islamisme, n’a même pas utilisé le terme. Il s’est contenté de parler du mode opératoire des terroristes mais pas de leur idéologie. Je ne vous cache pas que je suis très méfiante parce que je sais que la gauche et certains élus de droite entretiennent une relation et une complicité malsaine aujourd’hui avec l’islam radical. Pour la simple et bonne raison qu’ils y voient aussi un vecteur électoral. A partir du moment où ils achètent certains représentants par des contournements de la loi de 1905, par des subventions ou par des permis de construire de mosquées, ils achètent la communauté. Aujourd’hui on a non seulement le problème des mosquées mais on a aussi ce dont on parle très peu et que j’ai voulu mettre en avant dans mon intervention à l’Assemblée, c’est l’ensemble des associations humanitaires, sportives, culturelles, qui sont en fait des associations satellites de l’islamisme et notamment de l’UOIF, proche des Frères musulmans, qui pullulent sur le territoire et qui sont autant de courroies de transmission du développement de l’islam radical. C’est quelque chose de très important et dont on parle très peu. Nous avons énormément d’élus aujourd’hui comme Christian Estrosi à Nice, en regardant un peu ce qu’il faisait je m’en suis aperçue, qui soit par cynisme électoraliste soit par inconscience ou simplement parfois parce qu’ils ne le savent pas (l’appellation de ces associations ne le laissent pas toujours transparaitre) financent l’islamisme radical avec l’argent public. L’exécutif doit absolument aujourd’hui alerter les élus, identifier ces associations et au-delà de la fermeture des mosquées salafistes et de l’expulsion des imams radicaux, interdire le financement et la propagation de ces associations.
Vous parlez de la nécessité d’un réarmement moral des Français. A quelles valeurs pensez-vous et comment les défendre ?
Déjà je crois qu’il faut sortir de l’auto-culpabilisation. La théorie qui est développée maintenant depuis des années et qui malheureusement a été celle portée par les élus au pouvoir, a été de dire : le développement de l’islam radical, les départs pour le djihad, la violence liée à l’islam sont dus à l’islamophobie. Un transfert de responsabilité totalement délirant. C’est un peu la thèse du philosophe Pierre Manent qui séduit un certain nombre de gens de droite ce qui me terrifie et qui consiste à dire : il faut faire des accommodements raisonnables parce que finalement c’est le laïcisme et c’est le refus de laisser la religion musulmane s’exercer sereinement qui fait que l’on a aujourd’hui un islam radical. Il faut arrêter avec cette théorie délirante. Aujourd’hui le développement de l’islamisme est mondial, ce n’est pas un phénomène propre à la France. Il se développe spécifiquement en France du fait de l’immigration, du communautarisme et de la lâcheté de nos gouvernements. Mais c’est d’abord un phénomène mondial et il faut arrêter de dire que c’est parce que les Français sont islamophobes. Quand on regarde le nombre d’actes prétendus islamophobes détectés par le très partial Observatoire de l’islamophobie, on se rend compte que cela concerne 300 actes islamophobes par an qui vont du graffiti sur la mosquée à l’agression. Il n’y a aucun phénomène d’islamophobie en France. Il faut sortir de la culture de l’excuse. Et ne pas en permanence justifier la délinquance, la violence, le retour à l’islamisme ou au terrorisme par soi-disant le chômage, la pauvreté, l’exclusion, autant de théories qui ne se vérifient pas dans des territoires qui sont pourtant également très pauvres notamment les campagnes. Il faut porter un diagnostic différent. Et puis je crois qu’il y a un moment aussi où il faut accepter de définir et de revendiquer quel est notre héritage et quelle est notre identité. Ça passe par l’affirmation de notre héritage gréco-romain et chrétien. Il faut dire que la France est une terre culturellement et très longtemps spirituellement chrétienne. Et dans ces conditions, si des Français peuvent être musulmans et exercer leur foi, il faut qu’ils acceptent de le faire sur une terre qui est culturellement chrétienne. Ça implique aujourd’hui qu’ils ne peuvent pas avoir exactement le même rang que la religion catholique. Ne serait-ce que parce que nous avons des traditions populaires qui ont des connotations spirituelles qui peuvent s’exercer dans le cadre public ce qui aujourd’hui ne peut pas être le cas de l’islam."
Addendum : suite à une polémique lancée par l'AFP, Marion Maréchal-Le Pen réagit :
"Puisque le débat selon certains se réduit à la fabrication de polémiques stériles, je souhaite préciser mes propos qui ont été rapportés dans l’entrevue publiée par le journal Présent. Quiconque aura lu intégralement cette interview aura parfaitement compris que je n’ai absolument pas souhaité faire de hiérarchie entre les personnes, en l’occurrence les musulmans et les catholiques. L’idée que j’ai développée est la suivante: s’il y a aujourd’hui de nombreux français de confession musulmane, la France n’est pas pour autant une terre d’islam. Il est donc tout à fait normal que ceux, français comme étrangers, qui résident sur le territoire se plient aux mœurs, aux traditions, au mode de vie façonnés, entre autre, par 16 siècles de chrétienté. A ce titre, la culture dominante étant empreinte de catholicisme, il est tout à fait normal que nos traditions populaires (crèches, jours fériés, procession…) accordent une place publique plus importante aux références catholiques qu’à l’islam. D’où le terme de » rang » employé dans l’interview. Je souhaiterais donc être « jugée » sur cette idée que j’assume parfaitement et non sur des propos tronqués cherchant une fois de plus à me faire dire ce que je n’ai jamais dit ou pensé."