Mgr Fellay, supérieur de la FSSPX, a dit à ses prêtres, lors du Jeudi Saint :
"Et pour nous, il faut faire très attention. Il faut faire attention, pourquoi ? Parce que nous nous trouvons dans une situation extraordinaire. C’est à cause de la crise de l’Église où nous n’avons pas cette juridiction ordinaire. Nous n’avons qu’une juridiction que l’on appelle « de suppléance », qui vient justement de la nécessité, nécessité des âmes. L’Église, à ce moment-là, supplée. On parle de suppléance pour justement, pour la validité des actes. Et cette situation extraordinaire qui dure devient ordinaire. Et le danger, c’est que, par la force de l’habitude, par la pratique – on peut dire – quotidienne, on en finisse à oublier cette dépendance ou à la prendre un peu à la légère. Par exemple, dépendance du vicaire envers son prieur. On va commencer à dire : « c’est ma chapelle », « ce sont mes fidèles », toutes sortes d’expressions qui ne sont pas justes. On prend des habitudes, justement, d’indépendance. On ne rend plus compte. On veut faire comme on veut. Ce sont des défauts, des mauvais plis, qui sont le résultat de la situation dans laquelle nous sommes et auxquels il faut veiller. Il faut vraiment veiller. C’est le propre de l’état sacerdotal, qui est tout le temps, tout le temps en soumission. Ça ne veut pas dire qu’il ne peut pas y avoir d’initiatives, mais on les soumet à l’obéissance. Et alors, elles reçoivent comme un sceau, comme une bénédiction spéciale du Bon Dieu. On le voit ça, on le voit tous les jours. Combien les actes posés dans l’obéissance sont bénis et combien ceux qui sont posés dans l’indépendance, eh bien, ne sont pas bénis. Donc demandons à l’occasion de cette cérémonie, demandons vraiment au Bon Dieu de bien nous maintenir dans cet esprit, esprit d’obéissance, même si, encore une fois, on ne peut pas toujours l’exercer, à cause de cette situation, dans laquelle nous sommes. Demandons bien toutes ces grâces en cette fête du sacerdoce, pour que notre sacerdoce soit toujours plus fructueux. Soyons vraiment des instruments de sanctification dans les mains du Souverain Prêtre, par l’intercession, sous la protection de la Très Sainte Vierge Marie. Ainsi soit-il."