L’Abbé Jean de Chambord organise une messe perpétuelle dans le forme extraordinaire du rite romain (nous l'avions évoqué ici). Il explique à Vu de France :
"Quiconque se penche un peu sur l’actualité en France peut observer sans difficulté la décadence morale qui y règne depuis des décennies, et qui ne fait que s’accélérer. A cette ruine morale s’ajoute un chaos social et économique qui ne fait que s’accroître. Tout peut faire penser, à vue humaine, que nous allons droit vers une impasse et que la France ne se récupèrera pas d’une chute aussi grande. Nous pourrions même croire que tout ceci pourrait déboucher sur une guerre civile.
Comme tout français amoureux de son pays, et respectueux des traditions qu’il a reçues des anciens, une telle constatation ne pouvait que m’emplir de tristesse. Cependant, pour celui qui a la foi, la fatalité n’existe pas. Dieu est au-dessus de tout. Le même Dieu qui a permis notre chute pourrait aussi nous relever, et le faire même très rapidement s’Il le jugeait bon. Il fallait donc prier ! Quand nous étudions l’Histoire de France nous voyons que c’est parce que les âmes pieuses priaient Dieu qu’Il prenait en pitié l’état de notre Patrie. Voyez par exemple les apparitions de Notre-Dame à Pontmain, en 1871, ou de l’Isle-Bouchard, en 1947 : la France fut sauvée par la prière des enfants.
[…] Il me faut remarquer deux choses : tout d’abord, il me semble que nous ne pouvons pas dire que les manifestations de l’an passé n’aient servi à rien. Les Français ont réagi ! Ils se sont réveillés ! Et ça, c’est un progrès énorme, si l’on compare vingt ans en arrière. Maintenant, que cela n’ait rien donné sur le plan politique, ça n’est pas étonnant : le système démocratique français est vicié dès ses fondements. Il sert à divulguer les idéaux maçonniques et antichrétiens. Il ne représente pas le peuple, comme il le prétend, mais la volonté sectaire de quelques-uns. Et c’est justement cela que les Français doivent voir. Ils doivent se rendre compte que notre système politique est faux, absurde et mensonger.
Ensuite, parler de se battre est bien – et je vous avoue que par moments il me vient aussi des désirs de me « croiser » – mais cela requiert d’être pensé avec la tête froide. On ne nous demande pas de tout accepter, de tout laisser passer. Au contraire : un catholique a le devoir de désobéir à ce qui est contraire à la foi et à la morale. Nous devons donc refuser les lois et dispositions impies de notre pitoyable gouvernement, et nous pouvons le manifester en public. Nous pouvons encore nous défendre, selon le principe de légitime défense, si l’on nous agresse à cause de notre foi ou que l’on attente à des valeurs fondamentales de notre Patrie (comme la famille, la vie…). Mais pour sortir se battre, directement, cela demande de bien savoir ce que l’on pourra ensuite faire : quel chef on pourra proposer, est-ce que l’on sera en mesure d’éviter une guerre civile ou le chaos etc. Ce n’est pas si évident.
Dans l’immédiat, il faut nous former et former les autres, chercher toute action politique et sociale qui serve à propager efficacement le règne du Christ. […]