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Des pneus à l’Opéra : pour mieux siffler les artistes ?

Des pneus à l’Opéra : pour mieux siffler les artistes ?

Lu sur Causeur :

Deux énormes pneus de tracteur, dorés à la feuille d’or, ornent désormais et pour un an les départs de rampe du double escalier intérieur de l’Opéra Garnier. Ils ont été dévoilés le 30 décembre dernier en pleine crise des gilets jaunes pour célébrer le 350èmeanniversaire de l’intégration en 1669 de la Compagnie de danse académique classique à l’Académie royale de musique créée par Louis XIV.

« L’art contemporain fait toujours scandale à l’Opéra de Paris, 35 ans après Chagall »,peut-on lire sur le site du Figaro. Il est vrai que le plasticien Claude Lévêque, l’auteur des pneus, a réalisé des œuvres qui, à l’instar de celles de Chagall, sont une part de l’honneur de la France. Voici quelques exemples d’enseignes lumineuses particulièrement subtiles dont il est l’auteur : « Mon cul, ma vie, mes couilles », « Je suis une merde », « Riez », « Nous sommes heureux », « Ta gueule ». […]

Le Sénat a montré ces derniers mois qu’au nom des citoyens qu’il représentait, à savoir les grands électeurs, il était capable de remplir pleinement sa mission en enquêtant sur l’affaire Alexandre Benalla, réconciliant ainsi, peu ou prou, nombre de Français avec l’institution.

Je suis persuadé que ceux-ci seraient fort intéressés qu’une enquête aussi minutieuse puisse être conduite pour connaître le cheminement de ce projet d’installation de pneus en or au palais Garnier. En pleine revendication des gilets jaunes sur le pouvoir d’achat, revendication soutenue par une très large majorité de Français, ce serait la moindre des choses. Il ne s’agit pas, bien entendu, de remettre en cause la liberté d’expression. Si Claude Lévêque estime qu’il est « une merde », et si son bonheur est de dorer à la feuille d’or des pneus de tracteur, personne ne peut l’empêcher d’user comme il l’entend de sa liberté d’expression. Il y a bien eu le Flacon d’urine de Ben exposé au Grand-Palais en 1972, la boîte de Merda d’artista de Manzoni de 1961 reçue en don en 1994 par le Musée national d’Art moderne au Centre Pompidou. Comme eux, il a le droit de s’exprimer librement. La question n’est pas là. Laissons donc les pneus à l’atelier !

Ce qu’il serait intéressant de connaître, c’est le cheminement du projet de célébration de cet anniversaire. Qui en a eu l’idée ? Y a-t-il eu différentes propositions ? De quel ordre étaient-elles ? Lesquelles ont été retenues ? Qui a pensé qu’il convenait de faire appel à un plasticien ? Y a-t-il eu un concours, un appel d’offre ? Qui était au jury ? Le jury était-il le Conseil d’administration de l’Opéra ? Qui siège à ce conseil ? Quels furent les projets présentés au jury ? Autrement dit, combien de libertés d’expression ont été mises en concurrence et/ou écartées ? Peut-être un plasticien, type Jeff Koons, a-t-il proposé deux lampes géantes dont le tutu eût été l’abat-jour ; le fessier, le globe lumineux ; et les jambes, le pied de lampe ? Le projet retenu des pneus est-il financé par l’Opéra ou est-il financé par une galerie ? La galerie est-elle à l’origine de l’idée ? A-t-elle été contactée avant un éventuel concours ? Si c’est la galerie qui finance le projet, le lieu a-t-il été mis à sa disposition gracieusement ou fait-il l’objet d’un loyer ? A moins qu’un accord ait été passé et qu’en cas de mise en vente dans un an, une partie du montant atteint en vente publique soit reversé à l’Opéra. Qui est le propriétaire des pneus, son auteur, un galeriste, les deux ? Un ensemble de galeristes associés pour l’occasion ? On peut se poser bien d’autres questions. La retransmission des auditions d’une telle commission d’enquête pourrait être à nouveau assurée par la chaîne parlementaire. Le grand débat national auquel le pays est invité est un moment favorable, me semble-t-il, à un tel effort de transparence. […]

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3 commentaires

  1. Et le gars en rouge sur la photo, c’est le Bibendum Michelin?

  2. Ces pneus dorés, serait-ce pour montrer que les républicains en marche roulent sur l’or?

  3. Ceux qui n’ont ni idées, ni talents, se font remarquer comme ils peuvent…
    S’ils trouvent des dégénérés pour s’extasier sur leur pipi caca ou sur le contenu de leurs poubelles et les porter au pinacle pourquoi se gêner ?
    En régnant sur leur cour des miracles ils ont l’impression d’exister.

    Pour finir je le répèterai inlassablement, l’art moderne n’existe pas et n’a jamais existé mais le blanchiment d’argent oui !
    Chacune des ces “œuvres”, de la plus insignifiante à la plus voyante, cachent des affaires de corruption.

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