Dans La Nef du mois de mai, Christophe Geoffroy a interrogé Sœur Maria Emmanuel, membre des Sisters of Life (les Sœurs de la Vie), fondées en 1991 à New York par le cardinal John O’Connor. Leur charisme est de protéger et renforcer le caractère sacré de toute vie humaine. Extrait :
"Mgr John O’Connor […] a essayé de comprendre pourquoi des décennies d’efforts déployés par tant d’âmes dévouées du mouvement pro-vie n’ont pas réussi à produire les résultats escomptés. Il méditait sur ce passage des Évangiles : « Ce genre de démon ne peut être chassé que par la prière et le jeûne » (Mc 9, 29). Ceci l’a inspiré pour écrire un article dans le journal diocésain intitulé, « Nous demandons de l’aide : des Sœurs de la Vie », où il espérait qu’une communauté religieuse ayant pour charisme de protéger la vie humaine puisse se fonder. À sa grande surprise, il a reçu de nombreuses lettres de femmes intéressées à rejoindre cette communauté encore inexistante. C’est ainsi que les Sœurs de la Vie sont nées le 1er juin 1991.
Quelle est la vocation des Sœurs de la Vie et quelles activités avez-vous concrètement en faveur de la Vie ?
Comme l’a dit notre fondateur, « que feront les Sœurs de la Vie ? Elles vont aimer. Elles vont aimer. Elles vont aimer. » Le cœur de notre vie est une relation d’amour avec la Sainte Trinité, cultivée par la prière. Une Sœur de la Vie veut être comme Notre Dame, qui a conçu Jésus et s’est empressée d’aider sa cousine Élisabeth. De même, la vie de Dieu dans nos âmes nous pousse à aller à la hâte pour servir ceux qui sont dans le besoin, en proclamant le caractère sacré de leur vie.
Nous faisons cela en accompagnant les femmes enceintes vulnérables, y compris certaines qui demeurent avec nous, car elles vivent côte à côte avec les sœurs dans un cadre spirituel. Nous apportons aussi le message de l’amour de Dieu par notre ministère de retraite spirituelle et par la sensibilisation des jeunes. « Allez, ramassez les morceaux de peur qu’ils ne se perdent » (Jn 6, 12). Par ces paroles, le cardinal O’Connor dirigea également les Sœurs de la Vie vers un ministère de réconciliation et de respect pour les femmes et les hommes qui souffrent à la suite de la tragédie de l’avortement. Enfin, les Sœurs voyagent pour donner des conférences sur la beauté de la vie humaine et de l’amour. L’apostolat de la prière d’intercession est la plus récente expression de notre charisme pour la vie.
Où êtes-vous présentes et avez-vous des projets de développements, avez-vous les vocations pour cela ?
Il y a actuellement un peu plus de 100 sœurs dans la communauté, avec des couvents à New York, dans le Connecticut et, depuis deux ans, en Pennsylvanie, au Colorado et à Washington DC. Nous avons aussi un couvent à Toronto, au Canada. Au cours des dernières années, nous avons reçu un nombre régulier de vocations d’outre-mer : d’Irlande, d’Espagne et d’Océanie, en plus de nos sœurs américaines et canadiennes. Nous attendons notre première vocation française ! Dieu sait où nous serons dans le futur, mais le monde est plein de possibilités ! […]
Qu’est-ce qui finalement joue le plus pour persuader ces femmes de ne pas avorter ?
Le cardinal O’Connor dirait à nos sœurs : « C’est la peur qui nous pousse à choisir la mort plutôt que la vie. » Une femme tentée d’avorter et ceux qui l’y incitent sont poussés par la peur. Nous nous efforçons d’expliquer les nombreuses raisons d’espérer, raisons à la fois pratiques et enracinées dans la foi, afin que la confiance et l’espérance puissent remplacer la peur. Nous la soutenons dans la prière ; parce que c’est finalement quand cette femme suit la grâce de Dieu et la vérité écrite dans son cœur, qu’elle est capable de surmonter ses peurs et de choisir la vie. […]"