Maurice Berger, pédopsychiatre, ex-professeur associé de psychologie de l’enfant, enseignant à l’Ecole Nationale de la Magistrature, a créé le seul service de pédopsychiatrie dédié à la prise en charge des enfants violents. Il vient de publier un rapport intitulé Faire face à la violence gratuite en France, dans lequel synthétise ses 40 années d’expérience avec la violence commise par des mineurs.
Il cite le cas de ce jeune de 16 ans, qui a blessé plusieurs personnes, et qui lui affirme :
« Même si ce que je fais est grave, je sais que je n’irai pas en prison ».
Là est bien le problème. Les jeunes voyous, apprentis criminels, n’ont aucune conscience de ce qu’est l’obéissance à l’autorité ou à la loi et c’est pourquoi ils considèrent que toute intrusion de la police comme une agression. Pire, ils n’ont absolument aucune empathie envers leurs victimes, de plus en plus souvent agressées gratuitement, par envie de frapper, parfois jusqu’à la mort.
Aucune des 140 mineurs violents que j’ai reçus en entretien depuis sept ans n’éprouvait de l’empathie pour ses victimes, et ne mesurait la gravité de ses actes.
Le Dr Berger juge que nous sommes doublement désarmés :
- Moralement, avec des textes légaux inadaptés
- Physiquement, avec l’absence de volonté de construire des lieux réellement efficaces pour contenir la violence.
Comment faire en sorte qu’il y ait moins de victimes et moins d’auteurs d’actes de sauvagerie en France ?
Pour le Dr Berger, ces mineurs dangereux ont impérativement besoin de rencontrer une butée concrète à leurs actes si l’on veut espérer un changement de comportement. Pour cela, il constate la nécessité de modifier nos lois actuelles qui entravent, plutôt qu’elles ne favorisent, toute possibilité d’amélioration de la situation. Il propose dans ce livre, écrit avec les conseils de juristes, des dispositifs à mettre en œuvre, dans 3 domaines complémentaires. Si un de ces trois registres n’est pas pris en compte, les mesures prises dans les deux autres seront inefficaces :
- une réponse judiciaire adaptée. Il est anormal qu’un mineur violent ne connaisse la prison qu’à sa 25e condamnation. Maurice Berger propose des peines de prison, même pour 15 jours. Il dénonce l’idéologie de nombreux magistrats qui protègent plus le coupable que la victime, ainsi que le Code de justice pénale des mineurs de mars 2019, un texte délictogène et criminogène. Une loi ferme et efficace doit mettre une butée aux actes, avec une publication sur internet des peines prononcées et l’instauration d’une indemnisation à la charge de la famille du mineur.
- une politique de prévention contre les bandes
- stopper l’immigration : seuls 8% des mineurs admis en Centre Educatif Renforcé appartiennent à des familles françaises de souche, dont 2% de gens du voyage… Les adolescents issus de familles originaires du Sahel sont 3 à 4 fois plus souvent impliqués comme auteurs de délits, et ceux éduqués dans les familles maghrébines deux fois plus…