Dans Le Figaro, Yves de Kerdrel critique les compromis du président de la République : pas une réforme n’est épargnée :
"[L]e chef de l’État et ses conseillers vont devoir faire preuve jusqu’au bout d’une fermeté, qu’ils ont incarné jusqu’ici plus facilement par le verbe que par les actes. […] Or les premières concessions accordées aux agents de conduite […] sont très préoccupantes sur ces deux aspects. D’abord parce qu’elles reconnaissent toujours le droit à un conducteur de train de partir en retraite à 50 ans, en utilisant, pour cela un « compte épargne-temps ». Or, il n’est pas certain que les 16 millions de salariés du secteur privé comprennent bien « ce cadeau » fait sans justification […]. Ensuite parce que sur le plan financier, les primes, qui jusqu’ici n’étaient pas comptées pour le bénéfice de la retraite, vont être incorporées. In fine, cela signifie qu’un conducteur de TGV pourra toujours après 2009 partir en retraite à 50 ans – même si officiellement ce n’est plus la règle – et qu’en outre, il verra les conditions financières de sa pension consolidées. […]
Mais ces concessions auxquelles ont poussé les « mous » de l’Élysée, c’est-à-dire Henri Guaino et Raymond Soubie, sont loin de faire l’unanimité. Y compris à Matignon où François Fillon a toujours défendu, à juste titre, en accord avec Claude Guéant un langage de fermeté. Avec un but et un seul : parvenir à une réforme complète et entièrement réussie. À l’inverse du texte sur le service minimum qui – faut-il le rappeler ? – ne parle ni de service ni de minimum ! À l’inverse aussi de la pseudo-réforme des universités, qui a vu la pauvre Valérie Pécresse abandonnée en rase campagne par son propre camp au mois de juillet dernier. Et ne parlons pas des mesures fiscales adoptées par la nouvelle majorité, et qui relèvent toutes d’un mauvais compromis. […]
[L]es compromis sont des mots qui commencent bien mal et qui « font de bons parapluies et de mauvais toits »."